Chronique Album
Date de sortie : 20.04.2009
Label : Is Good
Rédigé par
Aurélien, le 24 avril 2009
Il est temps de pénétrer dans un monde musical qui ne vous laissera nullement indifférent et dont vous n’en sortirez émotionnellement pas idemne. Ce constat évident s’impose à l’écoute de See The Light, nouveau diamant sonore sombrement étincelant façonné par le touchant univers des anglais de The Hours. Né d’une rencontre entre ses deux pères fondateurs, Antony Genn et Martin Slattery, il y’a plus de deux ans sur leur premier album Narcissus Road, le groupe se fait rejoindre cette année par cinq autres musiciens, formant ainsi le chiffre idéal à l’image des couleurs de l’arc-en ciel, des merveilles du monde ou du nombre de jours nécessaire à la création biblique du monde.
Mais comme son nom l’indique, The Hours n’a pas eu besoin de puiser dans un si grand laps de temps de labeur et s’est juste contenté de quelques heures pour nous délivrer sa merveille musicale. Au dessus des hommes et du temps, philosophes contemporains, les anglais sont à la recherche de l’omniscience, volonté de pouvoir trouver des réponses à leurs questions existentielles au fil des dix émouvantes chansons formant See The Light, en abordant des thèmes tels que la vie, la mort, l’amour, la connaissance ou la vérité. Tel un arc-en-ciel dans toute sa splendeur, les titres de cet album, imprégnés d’une couleur musicale sombre, se propulsent vers la clarté et la brillance, à l’instar du magnifique Big Black Hole, morceau introductif flamboyant alliant parfaitement le timbre de voix grave du chanteur et la douceur d’un piano jouant dans les aigus, opposition parfaite entre limpidité et noirceur.
Enchaînant sublimement avec These Days, extrait onirique dégageant une force mélodique d’influence classique, où cette fois-ci le même duo gagnant, accompagné par d’intenses violons, une guitare mélodieuse et une rythmique infaillible, prend de la hauteur et entraîne entièrement l’auditeur dans un cosmos harmonieux. Cette agréable sensation est confirmée dés le morceau suivant par l’incitation sonore Come On qui jouit d’une instrumentation parfaite. Dés lors, les anglais font preuve d’une musicalité quasi innée titre après titre jusqu’à la fin de leur production, à l’image de l’apothéose See The Light, sorte de bande sonore cinématographique à elle-seule, plongeant l’auditeur dans un conte artistique, qui conclut magistralement leur effort musical dans une douceur saisissante.
Ainsi, The Hours passe avec aisance le cap délicat du second effort studio en nous faisant don de ce somptueux See The Light, pièce pop sombre et harmonieux d’une intelligence folle qui ne renie guère ses diverses influences musicales et sa richesse sonore, passant du rock au classique, ou encore sur certains titres, à l’improbable ressemblance frappante avec le chanteur hip/hop/rock Kenna au niveau des voix et des univers musicaux. Un disque sérieux et ténébreux, emportant son public averti dans une spirale mélodique jusqu’au bout d’un tunnel émotionnel au terme duquel les musiciens de The Hours peuvent envisager de voir la lumière d’un succès légitime.