Chronique Album
Date de sortie : 18.05.2009
Label : Sony
Rédigé par
Jimprofit, le 14 mai 2009
Vingt bonnes années après un début fracassant et une huitaine d’albums à son actif, Manic Street Preachers fait désormais figure de monument historique national. En effet, leur son jadis si caractéristique et leurs mélodies enlevées se sont quelque peu essoufflées et embourgeoisées au fil des années, passant du punk rock revendicateur à une pop ouatée et consensuelle à l’aube des années 2000. Aussi le trio mythique a-t-il décidé de placer son véritable comeback, après un Send Away The Tigers en demi-teinte paru il y a deux ans, sous le signe d’un retour aux sources et à leurs premières amours.
Las, comme souvent avec le combo ces derniers temps, les choses s’engagent de la plus belle des manières et l’entrée en matière du nouvel opus est des plus prometteuses, proposant une mélodie limpide et percutante aux savoureux relents de la période The Holy Bible. Mais la formation est instantanément rattrapée par ses vieux démons et ses errances passées. Dès le second titre Jackie Collins Existential Question Time, on sombre dans un univers un peu poussiéreux, cent mille fois visité par la formation, et peuplé de compositions, certes bien construites et léchées, à l’image de Journal For Plague Lovers ou encore All Is Vanity, mais finalement assez monotones et insipides.
Sans être mollasson, ce nième opus ne tient pas les promesses faites par le groupe et ne nous permet pas de renouer avec la fougue des débuts, un peu comme si nos ex-trublions de la scène britannique s’étaient rangés des voitures ou des motorcycles et étaient devenus des musiciens de studio, uniquement attachés à décliner leur musique à l’infini en multipliant les arrangements plus ou moins novateurs et subtils. Malgré les quelques rares tentatives réussies de nous secouer d’une torpeur poprock conventionnelle et de moins en moins expérimentale, à l’instar d'un Marlon J.D. abouti, Journal For Plague Lovers s’avère très décevant et dénué de toute âme et véritable énergie.