Codes In The Clouds

Plus que leur propre nom, Codes In The Clouds partagent avec les texans d'Explosions In The Sky un même style musical et des sources d'inspirations probablement communes. Sans aller jusqu'à parler de mimétisme, la filiation entre les deux groupes ne fait guère de doute à l'écoute du premier album studio des premiers nommés, Paper Canyon, et saura à coup sûr attirer les fans des seconds.

Après plusieurs années d'existence marquées par plusieurs expériences live discrètes aux côtés de This Will Destroy ou Jeniferever et la publication il y a maintenant deux ans d'un seul et unique single, Distant Street Lights/Fractures, les cinq musiciens originaires du Kent franchissent l'étape du premier effort studio avec une certaine réussite. Certes leurs compositions pourront paraître peut originales, voire même copiées sur les précédentes productions de certains des cadors du genre, mais l'unité et l'homogénéité se dégageant des six titres rassemblés sur ce Paper Canyon ne peuvent qu'inspirer le respect. Si certains en doutaient encore, le domaine du post-rock instrumental et aérien n'est peut-être pas encore aussi embouteillé que craint durant un temps, ou peut-être Codes In The Clodes possèdent-ils simplement plus d'arguments à faire valoir que la moyenne de leurs confrères.

Restreindre cette réussite aux seuls musiciens serait toutefois réducteur tant la production lumineuse et légère de Justin Lockey, connu pour ses travaux au sein de Yourcodenameis:milo ou aux côtés de Bloc Party et Enter Shikari, semble avoir porté ses fruits et permis à certains titres tels Don't Go Awash In This Digital Landscape de franchir un cap. Que le groupe suive la formule classique de la mélodie grimpant crescendo jusqu'à une explosion finale ou explore des chemins tortueux mêlant arpèges de guitare délicats, apparitions subtiles du violon et notes de piano bienvenues, le résultat est là, sans équivoque : les mélodies construites tout au long des quarante minutes par le quintet sont sans cesses renouvelées et jamais redondantes, mais toujours très prenantes et au final captivantes.

En un mot comme en cent, Paper Canyon est une vraie révélation.