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Just Jack

All Night Cinema

Just Jack - All Night Cinema
Chronique Album
Date de sortie : 22.06.2009
Label : Mercury
1
Rédigé par Anne-Laure, le 4 juin 2009
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Avant d’apprécier sa musique, on aime déjà Just Jack pour le personnage, sa jeunesse, son naturel et le plaisir qu’il affiche à jouer sur scène, un inébranlable sourire collé aux lèvres. Originaire du quartier le plus excentrique de Londres, notre jeune anglais puise son inspiration dans les rues et les marchés colorés de Camden ; et met un point d’honneur à travailler sa musique tout seul, d’où ce nom de scène évocateur. Malgré un premier album resté discret, Just Jack a su remporter haut la main la fameuse épreuve du second album avec Overtones en 2007, le propulsant presque immédiatement en tète des charts anglais, et par conséquent à la programmation de nombreux festivals, dont Rock en Seine cette année-là.

On a aimé le coté funk de I Talk Too Much, le petit coté jazzy de Writter's Block égayant le thème de la redoutable panne d’inspiration que ce titre soulève, ou encore la naïveté touchante de Starz In Her Eyes. Après ces débuts forts prometteurs et à l’aube de la sortie de son troisième album, c’est légitimement confiant et plein d’espoir que l’on s’attend à découvrir All Night Cinema…

Connaissant Just Jack en adepte du melting pot musical, on est peu surpris d’entendre des violons battre la chamade sur des claps flamenco, le tout porté par une rythmique pop et un crescendo de voix superposées qui font débuter cet album par une royale surenchère de sons savamment orchestrés. Ainsi, Embers est sans conteste le morceau phare de ce nouvel album. A ce niveau, on reste confiant, Just Jack a du talent et ne nous décevra pas... Jusqu’à ce que l’on écoute The Day I Die, ballade bluette facile aux paroles un peu niaises, bien que le riff de guitare acoustique soit plaisant...).Pourtant notre jeune auteur compositeur interprète n’a-t-il jamais dit que les paroles lui importaient plus que la musique ?

Doctors Doctors nous anesthésie totalement : on se sent groggy par son synthé criard et son rythme « mauvaise » dance sans grande originalité. On sait que Just Jack ne souhaite pas s’enfermer dans un style musical en particulier, mais à ce niveau là, on est très loin de l’ambiance électro hip-hop de Overtones, et un peu perdu ! La voix robotisée achève de nous décevoir, et rend So Wrong et Goth In The Disco horripilantes de banalités tant cet effet se retrouve sur bons nombre de titres disco dance, inondant généralement les ondes des radios pour ados adeptes du genre. Mais que s’est-il passé ? Certes, Just Jack n’est pas resté ancré dans les sillons porteurs de Writter's Block ou encore Hold On, mais pour se tourner vers quelle direction ? Celle de la facilité ? Du son qui fera mouche à tous les coups, quitte à y perdre un peu de crédibilité ?

Basement, unique morceau instrumental de l’album, clôt cet ensemble foutraque de multi-influences sur une note house dance façon générique de manga cosmique. All Night Cinema fait penser à ces films de série Z, qui ne laissent au final qu’un vague souvenir, bien qu’artistiquement audacieux. On ne souhaite qu’une chose : que Just Jack sorte vite de ce mauvais film et nous épate à nouveau de son talent d’autodidacte, quitte à retourner composer sur les deux magnétophones de ses débuts…
tracklisting
    01. Embers
  • 02. 253
  • 03. The Day I Die
  • 04. Doctor Doctor
  • 05. So Wrong
  • 06. Blood
  • 07. All Night Cinema
  • 08. Astronaut
  • 09. Goth In The Disco
  • 10. Lo And Behold
  • 11. Basemant
titres conseillés
    Embers - 253 - Astronaut
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