The Rocks

Que le chemin fut dur pour les londoniens de The Rocks jusqu’à la parution, en cette année 2009, de leur deuxième album studio intitulé Letters from the frontline.
En effet, après avoir été révélé sur scène six ans en arrière, puis ayant confirmé les quelques critiques positives en sortant leur premier effort nommé Asking For Trouble, les cinq jeunes musiciens ont vécu maints troubles, en passant par un changement de label, des problèmes relationnels et autres épreuves de vie. Que de périples donc, mais ils sont enfin de retour dans les bacs.

Toutefois, à défaut de s’être forgé un fort caractère, au fil du temps, le groupe semble avoir perdu de sa rage punk des débuts et propose désormais davantage de sonorités pop, un constat paradoxal pour un groupe affichant fièrement ses influences artistiques à travers son nom.
Cependant, le chant de James Taylor semble s’être adouci pour toucher à bon escient un public sans doute plus large en nous proposant de belles envolées mélodiques, sans pour autant se priver sur certains titres de quelques cris ravageurs qui nous rappellent que The Rocks reste avant tout un groupe rock.

Dans l’ensemble l’auditeur ne se trompe pas de genre musical, à l’écoute de ce nouvel album. La voix rocailleuse du chanteur, posée sur des guitares énergiques et logiquement omniprésentes, une basse rythmée, le tout porté par une batterie crachant ses percussions rocks et donnant le tempo, forme un tout cohérent. Néanmoins, le groupe donne l’air de se chercher sur certains titres à l’instar de l’inattendu et clownesque Screamers aux sonorités heavy metal et dont les cris du chanteur ne sont pas sans rappeler bizarrement ceux de The Hives et de leur rock garage, ou encore Heartbreak City qui permet quelques rapprochements improbables avec les américains de The Killers.
Toutefois, les titres obtenant le mérite d’être les plus appréciés sont à trouver du côté du dansant I Was Dancing In The Lesbian Bar ou de la ballade sentimentale Time To Leave, piano à l’appui, prouvant la capacité du groupe à plaire sur plusieurs fronts sonores.

Avec ce nouvel album, The Rocks divertit sans vraiment marquer les esprits. Les cinq anglais ont inexorablement changé, distillant désormais une musique quelconque et peu innovante qui ne permet nullement au groupe de se différencier de la concurrence impitoyable sévissant sur les platines de tout un chacun. Le cap fatidique du second album ne permet malheureusement pas au groupe de s’épanouir artistiquement et donc, fatalement déçoit. Peut-être que les cinq compères sauront mieux partager Letters From The Frontline sur scène, et rien que pour cela méritent un sursis, pour enfin marquer nos mémoires auditives comme il se doit.