Chronique Album
Date de sortie : 22.06.2009
Label : Chemikal Underground
Rédigé par
Jimprofit, le 1er juillet 2009
Né des circonvolutions mentales de l’ex-moitié des Delgados, autrement dit Alun Woodward, le projet Lord Cut-Glass nous entraîne dans des contrées musicales inédites et rarement explorées. En effet, tout au sein de l’opus, depuis le nom de la formation jusqu’aux univers variés et éclectiques des onze compositions, concourt au dépaysement et à l’expérimentation. Inclassable avant d’être peut-être culte, ce premier album solo joue résolument la carte de la surprise et du culot.
En effet, oscillant entre musique traditionnelle, à l’image d’un I’m A Great Example To The Dogs emblématique qui fleure bon le terroir avec son accent résolument écossais, et pop ouatée nostalgique et intimiste, à l’instar du brillant You Know, la couleur musicale du sieur Woodward est inclassable même si on peut en définir quelques critères. Entre pétillement et inspiration, comme en témoigne la bluette sur base de piano Be Careful What You Wish For, entre subtilité et énergie, comme le prouve Picasso, les compositions de l’homme-orchestre virevoltent dans un foisonnement d’instruments originaux et un fourmillement d’innovations mélodiques.
Ainsi malgré parfois un singulier manque d’électricité et de rythme dans les titres, par exemple les plutôt paisibles, voire mollassons, A Pulse et Big Time Teddy, notre songwriter tire toujours son épingle du jeu en réussissant, de par une interprétation personnelle et authentique, à susciter un vif intérêt chez l’auditeur. Pas vraiment folk ni pop ni rock dans le parti pris mais résolument hétérogène dans l’esprit, Lord Cut-Glass déboule tel un ovni dans la galaxie indépendante britannique, un peu à la manière d’un Marmaduke Duke rafraîchissant et sincère. Reste à faire évoluer le concept en vue de le faire passer du statut expérimental à celui de valeur incontournable.