Post War Years

Connaissez vous la « dadapop » ? Il serait certainement excessif de comparer Post War Years aux mouvements cher à André Breton et Warhol, pourtant, ce néologisme pompeux et volontairement paradoxal pourrait coller merveilleusement à la musique du groupe. Pleine de contradictions, d'humour et de pirouettes, elle respire pourtant la pop à plein poumon. Avides d'expériences atypiques ou familières, le groupe jongle avec les codes. Et, The Greats And The Happenings est un premier album étonnant.

Loin de la prétention de ce néologisme, Post War Years n'en est pas moins ambitieux. Malgré, un sens affûté de la mélodie accrocheuse et mémorisable (False Starts), un talent évident pour trouver d'excellents refrains (Red And Blue), le groupe cherche à briser les éléments, reconstruisant à coups de samples et de rythmiques chahutées (White Lies), des pop songs architecturales biscornues voir déviantes. Pour autant, cette bâtisse aux contours baroques (Soul Owl) laisse une porte grande ouverte, des couloirs et des passerelles bien éclairées. On flirte peut être avec l'intello (Whole World On Its Head) sans jamais tomber dans l'onanisme.

Occasionnellement, ce déséquilibre poussé bouscule un peu la balance, rendant certains morceaux caduques (Tubular). Car même si les joutes rythmiques sont appréciables quand un groupe excelle à ce point dans les chansons pop concises, catchy et ultra mélodiques telles que le montrait la sublime Black Morning, face A de leur premier single, il est un peu dommage de ne pas en faire plus profiter.

Défaut de jeunesse probable, cet album pèche là où aussi il excelle, le foisonnement d'idées. Dada ou pop, nous ne savons pas quelle serait la meilleure solution ? Peut-être que ce chaos organisé est justement le cœur de cette précieuse énergie qui traverse le disque de part en part. Car malgré, ses petits défauts, The Greats And The Happenings est un premier essai plutôt réjouissant.