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Post War Years

Galapagos

Post War Years - Galapagos
Chronique Album
Date de sortie : 25.02.2013
Label : Chess Club Records
4
Rédigé par Julien Soullière, le 16 mars 2013
Si l’on en croit une célèbre encylcopédie accessible en ligne, les îles Galapagos présentent des caractéristiques telles que certains ont cru bon de les qualifier d’enchantées. Les chiens ne font pas des chats, et en ce sens, le deuxième opus de Post War Years porte bien son nom. Car il y a, dans la musique qui émane de ce disque agréablement chaud, un quelque chose de troublant, de quasiment mystique, et donc, d’incroyablement excitant.

Ne passez pas trop de temps à comparer la pochette de Galapagos à celle de The Greats And The Happenings, car si la première est aussi colorée que la seconde est livide, il n’y a pas lieu de voir ici un quelconque signe quant à une potentielle et radicale nouvelle direction prise par le groupe. Mieux, Galapagos est la résultante d’une évolution des plus logiques, ce à quoi d’aucuns diront que oui, d’un point de vue marketing sûrement. Ce deuxième album, certes, est plus ample, plus puissant, mieux produit que son illustre prédécesseur. Cela lui enlève-t-il toute crédibilité pour autant ? Certainement pas, d’autant que si Post War Years ont des envies de grandeur, ils ne se sentent jamais dans l’obligation de jouer la carte de la facilité.

On connaissait le goût des londoniens pour les patchworks de sons et d’effets, et Galapagos ne vient pas changer la donne. Tout ici fuse, explose, s’étend et se répand : les voix s’élèvent et déclinent selon l’envie, les sonorités s’entrechoquent, se télescopent, les unes appelant les autres, certaines jouant la durée quand d’autres n’existent que le temps d’un battement de cils. De quoi redouter un joyeux bordel, mais comme Post War Years sont du genre sérieux, rien ici n’apparait comme déstructuré, dénudé de sens, ou mis en œuvre sans que ne soit pris en compte l’élément qui reste, et restera fondamental en musique : la mélodie.
De ces pérégrinations électroniques, où claviers et percussions sont rois (au détriment d’une guitare, reléguée cette fois-ci au second plan), naissent des morceaux faciles à suivre (le tube All Eyes, la fantasque The Bell, Growl et ses accents tribaux,...), et d’autres un peu plus tordus (Lost Winter, God), comme pour nous rappeler que Post War Years ne sont pas du genre à pondre du tube pop torché en trois minutes. N’allez pas penser à Animal Collective pour autant, on en est quand même très loin. N’empêche qu’il y a matière à chiner, à ne pas consommer sans réfléchir, ce qui n’est en rien désagréable.

Alors maintenant, la principale difficulté pour Post War Years va être de trouver leur public, ou du moins ce que, dans le monde de l’entreprise, on appelle des relais de croissance. Ni complètement mainstream, ni vraiment undergound (si tant est que ces deux termes fassent vraiment sens), nos amis ont comme qui dirait le cul entre deux chaises. Et dans une société où l’on aime catégoriser catégoriser, c’est peu dire que leur bataille va être rude.
tracklisting
    1. All Eyes
  • 2. The Bell
  • 3. Glass House
  • 4. Be Someone
  • 5. Growl
  • 6. Lost Winter
  • 7. Mellotron
  • 8. Volcano
  • 9. Nova
  • 10. God
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    The Bell, Lost Winter, Volcano
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