Chronique Single/EP
Date de sortie : 16.07.2012
Label :Wealth Recordings
Rédigé par
Hybu, le 31 juillet 2012
Éternels espoirs de la pop britannique, injustement boudés à la sortie de leur premier album, Post War Years pourraient bien, désormais aidés par le célèbre James Rutledge à la production (MGMT entre autres), tirer enfin leur épingle du jeu. Mais trois ans de maturation, c'est un très long chemin, on se demande toujours comment les groupes font pour survivre en autant de temps et ne pas se perdre dans les méandres du doute, de la remise en cause et de la vie chaotique d'un musicien. Peut-être ont-ils semé quelques cailloux en chemin ?
Pendant très longtemps, Post War Years ont été l'un de mes groupes fétiches, les présentant, faisant découvrir et défendant corps et âme dans ces colonnes. Pourtant, en réécoutant récemment leur premier (et toujours) très bel album, une remarque m'est venue : la suite peut être à quitte ou double, tout dépendra de leur capacité à ne pas tomber dans la facilité et singer les trop nombreux groupes électro-rock-pop vaguement psychés (sous-entendu, avec de la reverb et des synthés multipliant les arpèges) qui pullulent aujourd'hui, dont certains ont été produits par leur producteur, suivez mon regard.
On reconnait bien le groupe à l'origine de cet EP. L'écoute débute certes affreusement mal avec Glass House, lequel ressemble à une chute du premier album passée dans une moulinette de banalité. James Rutledge ne doit pas y être innocent, la production y est vulgaire et l'ensemble ressemble à tous ces groupes entendus depuis quelques années (MGMT, Passion Pit, Delphic, Friendly Fires...) mais sans jamais chatouiller le tube potentiel que ces groupes ont parfois su composer.
On esquisse un timide sourire avec les deux morceaux suivants. Voilà quelque chose qui ressemble plus à ce que l'on peut attendre du groupe, de l'exigence musicale, des constructions rythmiques alambiquées et des harmonies vocales pop (Brazil), des claviers stroboscopiques aux textures réfléchies à la Battles (Galapagos) et ce petit quelque chose improbable qui fait danser sans que l'on sache vraiment comment, à cloche-pied peut-être ? Le dernier morceau, Mirror (Roam), à oublier, est simplement indigne du groupe.
Cet EP est assurément une déception. Post War Years est un groupe d'une absolue finesse mais on sent les anglais prendre ce que l'on pouvait redouter de pire : la tangente, celle de ces groupes se copiant les uns les autres, balançant une pop synthétique sans âme calibrée pour The Hype Machine, prête à s'ajouter à la liste des groupes dépourvus de personnalité peuplant les festivals actuellement. Deux morceaux nous laissent pourtant croire qu'il reste une lueur d'espoir. S'il vous plaît, reprenez-vous !