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Stuart Murdoch

God Help The Girl

Stuart Murdoch - God Help The Girl
Chronique Album
Date de sortie : 22.06.2009
Label : Rough Trade Records
3
Rédigé par Chloé Thomas, le 5 juillet 2009
Alors que Belle & Sebastian devient une légende écossaise, dont l'importance dans la pop fin de siècle a encore été confirmée par leur dernier album, The Life Pursuit, ses membres se distinguent aussi par des projets parallèles. Il y a avait surtout, jusqu'ici, Isobel Campbell et ses disques en duo avec Mark Lanegan. C'est désormais Stuart Murdoch, le parolier et chanteur de B&S, qui s'essaie à aller voir ailleurs.

God Help The Girl n'est pas un album solo, mais un projet dans lequel Murdoch tient les rôles de songwriter, de chanteur (sur certains titres) et surtout de producteur, organisant comme il l'entend ses orchestrations et choisissant librement ses multiples collaborateurs. La différence fondamentale pour lui, par rapport à son travail au sein de Belle & Sebastian, serait peut-être cette indépendance supérieure, qui lui permet d'imposer sa patte à toutes les couches du disque.
Tous les membres du groupe viennent cependant lui prêter main forte, et la première surprise est donc de n'entendre pas de différence radicale avec les productions estampillées B&S. On retrouve évidemment l'écriture subtilement ironique de Murdoch; et certaines mélodies rappellent furieusement ses productions précédentes.

Certes, les voix féminines sont différentes. Murdoch a auditionné des chanteuses via internet, et son choix s'est porté sur un petit groupe d'entre elles et, pour les mener, sur Catherine Ireton, dont la puissance, la chaleur, rappellent bien plus Judy Garland qu'Isobel Campbell. Et la ressemblance avec Garland, la star des comédies musicales hollywoodiennes, n'est pas anodine: l'album se veut en effet un rock musical, la bande originale d'un film qui ne sera peut-être jamais tourné mais dont le scénario est déjà écrit. Heureusement, God Help The Girl a le mérite de se garder de tomber dans "l'album-concept" de manière trop voyante; chaque chanson prend sens pour elle-même, et on n'a jamais l'impression d'une narration laborieuse.

On va voir du côté des années 60, bien évidemment, puisque c'est l'âge d'or du genre cinématographique qui sert de référence. A Unified Theory, instrumental, laisse place au jazz pour un joli solo de batterie. Surtout, dès le premier titre, Act Of The Apostle, on est sous le charme d'une voix profondément charnelle, sensuelle, loin de la douceur éthérée des chanteuses avec lesquelles Murdoch collabore d'habitude. Mais si le modèle sixities est bien digéré, il est aussi mis à distance avec ironie : Underneath My Umbrella reprend un cliché de la comédie musicale pour le moquer; Perfection As A Hipster verse avec bonheur dans l'auto-dérision.

Point de rupture, donc, pour Stuart Murdoch; peu de traits de génie, aussi, mais, dans l'ensemble, on ressent un plaisir de jouer en liberté avec des normes et des habitudes.
tracklisting
    1. Act of the Apostle
  • 2. God Help The Girl
  • 3. Pretty Eye in the Tub
  • 4. A Unified Theory
  • 5. Underneath My Umbrella
  • 6. Funny Little Frog
  • 7. If You Could Speak
  • 8. Musician Please Take Heed
  • 9. Perfection As a Hipster
  • 10. Come Monday Night
  • 11. The Music Room Window
  • 12. I Just Want His Jeans
  • 13. I'll Have to Dance With Cassie
  • 14. Down & Dusky Blonde
titres conseillés
    God Help The Girl, Underneath My Umbrella, Perfection As A Hipster
notes des lecteurs