Bien que ce disque soit présenté comme le quatrième volet du
Controlling Crowds, il n'en est ni la conclusion, ni l'épilogue de l'
œuvre absolument magistrale sortie au printemps. C'est plutôt une collection de chansons écrites avant ou pendant les sessions des épisodes I à III, mais qui n'y ont pas trouvé leur place. Ce sont aussi les chansons du guitariste
Dave Pen, rendues en retard pour les premiers volets, car il était trop absorbé par sa séparation pour les terminer.
Après cette mise au point nécessaire, on se concentre sur cette nouvelle collection de chansons sombres, down tempo, où Archive et ses invités nous font planer dans des nuages obscures. Les trois premiers chapitres avaient une dimension politique et sociale, celui-ci est plus intime. Enregistrées avec moins de moyens, en moins de temps et avec une douleur personnelle, ces chansons vous enferment avec le malaise de ses protagonistes dans une pièce étroite. Sorti au printemps, I-III était plein de cynisme et de critiques, IV, sorti à l'automne, est une invitation à la déprime sans retour, à la reddition sans conditions.
Suite de l'album précédent, celui-ci est aussi la présentation d'un groupe côté cour et sans pression. La plupart des morceaux reprennent le format typique développé par la formation : des rythmiques entrainantes sur des nappes éthérées, des boucles qui s'ouvrent les unes sur les autres pour créer la progression qui fait décoller la musique et son auditeur.
Ouvre intime, les parties vocales sont particulièrement mises en avant, avec beaucoup de douceur. La voix de
Dave Pen sur
The Empty Bottle est d'une extrême douceur, tout au long du morceau, même quand les guitares partent en vrille à la fin. Même traitement pour le rap de
Rosco John sur
Lines, avec un chant chargé d'électricité, même il s'exprime sans brutalité ni violence. C'est cependant sur
To the End que le chant est le plus sublimé par les notes de piano et quelques envolés lyriques.
2009 aura été l'année d'Archive, et peut-être même l'inverse.