Itch

Emblême éphémère de la scène alternative anglaise il y a mainetenant près de cinq années avec Well, Well, Well, Three Holes In The Ground, Itch sont de retour en ce mois de novembre avec leur second véritable effort studio après une décennie d'existence. Une sortie presque confidentielle, peu attendue, mais un disque somme toute réusssi à l'image son prédécesseur.

Sur An Illusion Of Grandeur From A One Trick Pony, Mike Milner et Itch démontrent ainsi une nouvelle orientation plus sage musicalement, prenant ainsi leurs distances avec l'influence parfois omniprésente de At The Drive-In au sein de leurs compositions passées. Sans réelle surprise, les guitares sont malgré tout une fois encore omniprésentes, les sonorités angulaires proches par instant du math-rock n'étant pas sans rappeler This Town Needs Guns et leur album Animals. Les quelques traces d'énervement et de puissance sont ainsi à chercher du côté du chant du leader du groupe dont l'agressivité contenue reste encore sur cet album une réelle marque de fabrique. Une voix prenant ainsi le dessus sur les instrumentations à maintes reprises et imprimant un rythme à des compositions manquant parfois de liant.
En dépit de ses qualités et d'une homogénéité réelle, An Illusion Of Grandeur From A One Trick Pony souffre des mêmes maux ayant toujours touchés Itch. Les idées multiples fourmillent, se croisent et s'entrechoquent, tant et si bien que l'aspect brouillon des compositions semble ainsi prendre le pas au fil des écoutes et que le sentiment de répétition se développe ainsi à l'insu de l'auditeur sur la durée. Et même si Big. Clever ou The Bombshell tirent clairement leur épingle du jeu, l'écoute des onze morceaux ne se fait pas sans quelques pertes d'attention temporaires lorsque les musiciens peinent à mener leurs idées dans la direction voulue initialement.

Sans laisser un souvenir impérissable, An Illusion Of Grandeur From A One Trick Pony fait preuve de suffisamment de qualités pour mériter que l'on s'attarde sur lui. Une occasion également de souligner que la quasi-totalité des anciens enregistrements des anglais, albums compris, peut désormais être téléchargée sur leur page Myspace !