One Night Only

Auteurs d'un premier album aseptisé et sans âme il y a maintenant deux ans, les jeunes anglais de One Night Only nous reviennent avec un successeur tout aussi insipide et formaté dont la cible semble cette fois encore toute désignée : inconditionnels de MTV, jeunes filles en fleurs et amateurs de pop FM, vos héros sont de retour au meilleur de leur forme !

Si les cinq anglais étaient à juste titre considérés comme les nouveaux représentants d'une pop à guitares somme toute inoffensive à leurs débuts, la nouvelle direction choisie pour cet album éponyme s'avère après une poignée d'écoute des plus irritantes. Les claviers supplantent ainsi sans discontinuer les autres instruments, noyant toute composition dans un flot pachidermique de sonorités new wave ou électroniques duquel émerge le chant monotone de George Craig. Quand bien même la volonté d'insuffler énergie et puissance est louable, la quête sous-jacente de la mélodie radio friendly ruine immédiatement les maigres efforts mis en œuvre et ramène le groupe au rang de pantin dont la sincérité semble toute aussi synthétique que sa musique.

Si la recette choisie et appliquée sur chaque composition assure un certain succès auprès du public sus-mentionné, son utilisation à outrance laisse perplexe. Les chansons aux textes dédiés à la jeunesse et aux premiers amours se succèdent sur des mélodies pompières à l'évidence taillées pour les stades et ciselées pour faire hurler la gente féminine. Passé le titre d'ouverture - et dernier single en date - qu'est Say You Don't Want It, la rengaine se répète, à la fois sur les compositions aux guitares plus rock (Bring Me Back Down) et sur les ballades à la mièvrerie certaine (Never Be The Same). En réalité, One Night Only semblent tout au long du disque plagier les pires productions de Muse ou Delays, accentuant ainsi leur incapacité à faire preuve d'une quelconque once de subtilité dans l'écriture au profit d'un rouleau-compresseur sonore épuisant.

« Quel est au final l'intérêt de consacrer des minutes de votre précieux temps à ce disque ? » me direz-vous ? Sans doute aucun.