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One Night Only

Paris, Maroquinerie - 10 novembre 2011

Live-report par Edina Tymp

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Autant le dire tout de suite : jeudi soir avant le pont du 11 novembre j'ai pris une grande bouffée d'air frais en assistant à un véritable concert d'adolescentes hystériques, accompagnées par leurs parents.

Tout commence avec une première partie extrêmement enlevée, The Dancers. Trois jeunes gens bondissant à travers toute la scène, tenant un set de bout en bout sans jamais s'éponger le front. On aurait pu croire que les deux chanteurs étaient tout droit sortis d'un concours de sosies : à la guitare chant, Thurston Moore, et à la basse et également au chant, Zooey Deschanel. En ce qui concerne la musique, le groupe donne dans le pop-rock à roulettes plutôt que du post-rock. Une batterie à la rythmique efficace, une chanteuse très charismatique et juste, face à un public impatient de voir « le plat de résistance » mais qui accepte volontiers de s'échauffer gentiment la voix.
The Dancers proposent des morceaux que l'on a déjà entendus mille fois mais qui tournent bien et font gigoter les jambes. Cette date à la Maroquinerie clôt comme un bouquet final leur tournée européenne, ce qui explique certainement leur aisance communicative sur scène. Leurs minis tubes fichent la banane, et leurs derniers mots avant de laisser la place au groupe suivant aussi : « Vous êtes très chouette ! ». Bah ouais.

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Tous le monde va se rafraîchir durant le changement de plateau ; les membres de One Night Only s'adonnent, avec un plaisir non dissimulé, à la ronde des photographies, autographes et questions en anglais approximatif des collégiennes, avant même d'avoir joué.
Les « ingés » sont à leurs affaires : la lumière s'éteint, les filles hurlent aussi sec… et hurleront jusqu'à la fin du concert. Les membres du groupe montent sur scène, tous de noir vêtus, très classieux, hormis le chanteur affublé d'un curieux t-shirt à col en V à paillette sur un torse imberbe. Premier morceau, tout le public scande les paroles, les cinq musiciens ne bronchent pas et restent stoïques. Leur jeu de scène est plutôt efficace avec un leader, George Craig, qui s'amuse avec le public, derrière le groupe sérieux et impassible.

Le chanteur a incontestablement une belle voix, de jeune premier, qui n'est pas sans rappeler un John Lenon, ressemblance accentuée par les petites lunettes rondes teintées qu'il porte et rendent « folles » les jeunes filles en fleurs.

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Durant la première partie du concert, le groupe propose des chansons pop-romantiques, à tendance émo, tirant sur le Coldplay ou U2 avec une orchestration assez riche, de larges mélodies, et des éclairages dans tous les sens. Soudain le concert prend un autre tournant, bien plus rock, plus Sum41, mais toujours à travers des chansons d'amour. Le leader grimpe alors sur les amplis, assaillis par les premiers rangs qui n'ont qu'une idée : le toucher. Il n'y aura pas de slam, pas de saut. Non, rien d'aussi rock'n'roll. George Craig saisit pour l'une des dernières chansons la guitare folk, sorte de temps mort du concert, une proposition moins grandiloquente, voire un peu plus adulte. Finalement le concert reprendra de plus belle, et après un rappel bien mené, les filles se casseront la voix jusqu'à 22h30 avant d'aller se coucher en rêvant des One Night Only.

Bref, j'ai vu un concert d'adolescentes et j'ai bu un coca.