Chronique Album
Date de sortie : 16.08.2010
Label : Universal
Rédigé par
Maxime Delcourt, le 1er septembre 2010
Méconnu au Royaume-Uni, quasi inexistant sur internet, I Am Arrows ne court pas après la notoriété. Et pourtant ! Ancien batteur de Razorlight et membre de We Are Scientist, Andy Burrows possède un CV convaincant et quelques succès à son actif. Expérience en main, voilà qu’il débarque en solo sous un nouveau pseudonyme pour un résultat à la fois authentique et partiellement décevant.
Sans véritable souci de continuité, I Am Arrows s’aventure sur différents chemins, parfois étroits, parfois accessibles à un large public mais ils n’en restent pas moins parsemés d’embûches. Tout commence avec Nun : introduction quelque peu hésitante et sans véritable surprise. On se dit alors qu’Andy Burrows ne fait pas entrer l’auditeur par la meilleure des portes. Puis, il y a le single Green Grass, l’hymne de cet album qui suinte la transpiration des longues soirées estivales. Synthés, refrains accrocheurs, la combinaison est connue mais cela ne suffira malheureusement pas à porter cet effort au sommet de la coolitude.
I Am Arrows lance ses flèches taillées pour le succès d’entrée. Est-ce un bien ou un mal ? Dans son cas c’est plutôt un avantage puisque la suite comporte tout de même des moments à la fois agréables et apaisants, réservant quelques chefs d’œuvres paisibles. Far Enough Away et Monster Dash sont hautement recommandés ! Contrairement aux morceaux musicalement accessibles, donc dispensables, et qui malgré de nombreux efforts restent à l’état d’intention, I Am Arrows excelle lorsqu’il expose ses borborygmes sur des compositions aériennes (Battle For Hearts & Minds) que l’on a envie d’entendre encore et encore.
S’il y a quelque chose de fascinant parmi cette frange de Sun Comes Up Again c’est qu’elle révèle une évidente sincérité qui échappe à la première écoute. Soit dit en passant, le reste de l’album est trop inégal pour convaincre. Le tout ressemble à une pop un peu trop timide (No Wonder), parfois fleur bleue, parfois fanée (So Long Ago).
I Am Arrows a un peu trop tendance à disperser ses forces en papillonnant entre pop fluorescente et folk. Par conséquence, l’envergure de cet album se retrouve presque noyée sous le poids des conventions et s’enfuit dans tous les sens sans réelle maitrise. Il ne fait aucun doute que Sun Comes Up Again contient un ensemble d’honnêtes productions en phase avec notre époque (Another Picture Of You), le problème c’est qu’elles le sont trop. L’impression d’être au sein d’un spectacle nostalgique des années 70 n’en est que moins grande et pousse parfois à l’indigestion.
Loin de fuir la tendance actuelle, I Am Arrows préfère donc s’y enfoncer, jusqu’à s’y engloutir. Car a force de surfer sur cette vague, il fallait se douter que celle-ci finirait par s'écrouler. Il peut paraitre juste regrettable que celle-ci tombe sur cet artiste.