Underworld

Même si Underworld s’est fait connaître en même temps que Prodigy, impossible qu’un bâtard aux poils sales soit à l’origine de ces aboiements. Barking est d’une propreté si clinique que ces aboiements ne peuvent provenir que d’un robot chien au design si raffiné qu’il ferait passer un iPhone4 pour une grossièreté des années 80s.

Ce disque des anglais est d’une précision incroyable, les boucles sont aussi bien calibrées et synchronisées que les innombrables engrenages d’une montre suisse. Au milieu des samples mécaniques on trouve sur quelques titres de justes rappels d’humanité grâce aux riffs de guitares et à une basse bien ronde.
A la croisée des années 80s et 2000s ce disque plus accessible que ses prédécesseurs frôle la niaiserie et les clichés, mais fort heureusement sans jamais les atteindre. Les quatre premiers titres de l’album évoluent tous dans des styles différents, et c’est au moment où l'on pense que le disque donne dans la soupe (Scribble), qu’il nous assomme dans un délire electronica oppressant (Hamburg Hotel).
Sorti de cette horrible chambre d’hôtel, vous descendez dans le club et dansez jusqu’au bout de la nuit avec ce qui pourrait être la face B de cet album. La deuxième moitié est ainsi plus homogène et parfaitement entrainante, il n’y a plus qu’à se laisser aller... mais mieux vaut tenir une bonne forme car ici les morceaux durent tous plus de cinq minutes.

Les titres les plus doux portés par la voix de Karl Hyde font penser aux titres atmosphériques de The Beta Band alors que les plus dansants rappellent la techno mature et érudite de LCD Soundsytem. Lorsque l'on danse sur Barking, on est dans un univers propre et policé, comme si une rave était organisée dans un appartement sans déranger les voisins ni craindre la nécessité d'un quelconque ménage par la suite.