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Selfish Cunt

No Wicked Heart Shall Prosper

Selfish Cunt - No Wicked Heart Shall Prosper
Chronique Album
Date de sortie : 27.09.2004
Label : Vital
3
Rédigé par Déborah, le 11 décembre 2004
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Selfish Cunt a un seul but : changer le monde. Mais comment y parvenir quand le milieu artistique est plus nombriliste que jamais et semble n'avoir pour but que d'amasser de l'argent sur le dos de groupes promus stars du jour sans lendemain ?
Armés d'une guitare et d'une boite à rythme, Patrick Constable et Martin Tomlinson ont décidé que la meilleur attaque serait de créer un nouveau mouvement punk à eux tout seul. Même si cela part d'un bon sentiment, poser pour le NME et utiliser tous les moyens possibles pour choquer, notamment par le vocabulaire (qui semble à première vue se réduire à cunt, fuck, shit et slut) ne démontre pas un grand sens de la rébellion mais plutôt un moyen facile d'attirer l'attention.

Pourtant No Wicked Heart Shall Prosper est un album qui mérite plus d'attention qu'il n'y parait. Les paroles minimalistes et qui vont droit au but, changent des refrains que l'on entend à longueur de journée à la radio. Même la reprise de My Prerogative de Bobby Brown semble n'avoir aucun point commun avec celle de Britney Spears. Selfish Cunt aborde tour à tour des sujets tels que le racisme (The Coming of The White Man), le terrorisme (I Luv NY), la pauvreté (Fuck The Poor) et, principalement, le dégoût du groupe pour l'Angleterre. Déjà sur le premier single, Britain Is Shit, Martin Tomlinson questionnait leur auditoire: "Are you having fun when the war is on ?".
Grâce à des riffs répétés en boucle, un sentiment d'oppression naît à l'écoute de No Wicked Heart Shall Prosper qui n'est que plus amplifié par les paroles et la voix de Martin Tomlinson qui ne sont pas là pour divertir mais pour démontrer. En voulant donner un visage au racisme ordinaire, il se place presque toujours du côté du raciste plutôt que de la victime pour mieux révéler ce qui passe inaperçu.

Seulement, tel un politicien en campagne électorale, il martèle ses idées sans jamais les développer, créant ainsi des généralisations et l'impression qu'il n'y à rien à sauver du monde d’aujourd'hui, que tout est pourri à commencer par les médias (Corporate Slut), et que tout est perdu d'avance. Alors pourquoi faire un disque ?

Parce que c'est mieux que de ne rien faire du tout. Et que même s'ils ne se contentent que de faire une liste de ce qui ne va pas dans le monde, ils arrivent à la faire de manière habile et parfois émouvante comme sur Full Swing qui parle des tournantes de la façon suivante : "the girls they spread their legs, while the boys they a threw their beer/ come on what is wrong, the boys are only having themselves some fun". C'est grâce à la voix de Martin Tomlinson qui change selon le personnage interprété que les chansons arrivent à toucher autant.

On peut reprocher à Selfish Cunt que leurs chansons visent un auditoire qu'ils n'atteindront jamais à cause de tout ce qui entoure leur musique, à commencer par leur nom qui les exclut des playlists des radios et de certaines prestations scéniques qui ont conduit le groupe à être banni de plusieurs clubs. Le groupe n'est donc connu que de la presse musicale et du milieu des étudiants et non pas de ceux dont le groupe voudrait réveiller la conscience.
tracklisting
    1. Corporate Slut
  • 2. Fuck The Poor
  • 3. Pro Patriotic
  • 4. Coming Of The White Man
  • 5. Full Swing
  • 6. Crackney Browns
  • 7. I Luv NY
  • 8. My Prerogative
  • 9. Authority Confrontation
  • 10. Yes
  • 11. Britain Is Shit
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    Corporate Slut, Full Swing, My Prerogative
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