Kt Tunstall

Troisième opus pour KT Tunstall, et l’on peut aisément dire que c’est une belle réussite. Kate, c’est un peu la « girl next door », la bonne copine qui prend sa gratte à chaque sortie et vous offre une petite improvisation. En rien bêcheuse la demoiselle. Celle qui a atteint en 2004 le haut des charts avec Black Horse And The Cherry Tree et son entêtant « wouhou », repris dans une pub bien connue, a d’abord ramé pendant presque dix ans pour se faire connaître. De bars en mini-tournées, l’écossaise s’est forgée une solide capacité à captiver une salle et à livrer au public des titres qu’il veut entendre et qu’elle apprécie jouer.

Depuis 2005 , KT Tunstall nous a donc habitués à un rock bluesy et pop, à la fois très conformiste et vendeur mais aussi extrêmement jouissif. Pour ce troisième album, elle a fait appel à Jim Abyss, le chantre producteur du beat dément du dernier opus de Kasabian. Non pas pour transformer ses titres folk en un ersatz de Vlad The Impaler mais plutôt pour y inclure des rythmes et des sons plus électroniques, comme sur Uummannaq Song. Bien lui en a pris, Abyss a su apporter à cet album une bouffée d’air neuf bienvenue.
Première impression avec la pochette - un instant de doute : c’est bien la pochette pour le dernier Tunstall ? Parce que l’écossaise y ressemble à s’y méprendre à Natalie Appleton (oui, de All Saints). Passé ce petit bug musical, il faut bien reconnaître que KT Tunstall fait à nouveau mouche. Bien sûr, certains diront qu’il n’y a pas de renouveau, que Come On, Get In n’est qu’une simple copie retouchée de Black Horse, que parfois, on arriverait à la confondre avec Sheryl Crow (notamment sur The Entertainer ou Glamour Puss), que les tentatives d’électro-isation comme dans Lost virent à la pop naïve des années 80 ou encore que cet album cible avant tout les trentenaires et laissera un public rock plus jeune totalement indifférent.
Pourtant, KT Tunstall est avant tout une folkeuse urbaine, une Bruce Springsteen en slim et boots militaires, une John Fogerty des Highlands, une fille élevée aux sons du britrock des années 90. Et c’est ce qu’elle s’acharne à livrer. Glamour Puss, Push That Knot Away ou encore Difficulty restent dans une veine très blues américain, saupoudrés de riffs britpop et d'arrangements parfois proches de Muse.

Alors oui, si vous n’avez pas aimé ses précédents albums, vous n’accrocherez certainement pas à Tiger Suit, mais si vous avez un tant soit peu apprécié Eye To The Telescope et Drastic Fantastic, alors cet album devrait devenir un de vos incontournables.