Jamiroquai

Rock Dust Light Star salue le retour annoncé de Jamiroquaï sur le devant de la scène. Dix huit années de carrière pour un groupe, surtout identifiable à son frontman, Jay Kay, connu aussi bien pour ses titres funk/ acid jazz qui ont été la bande son des années 90 que pour ses frasques autoroutières au volant de ses Ferraris. Mais le gars au chapeau et ses comparses mijotaient leur retour sur scène, après une absence de quatre ans et un changement visiblement salutaire de maison de disques. Plus de liberté de composition, plus d'expérimentations possibles, c'est ce que le groupe recherchait in fine.

A l'arrivée, cet album est plutôt loin de ces fameuses nouveautés; pas tant attendues que ça en réalité par les fans qui n'imaginaient pas le groupe changer de façon drastique de direction musicale. Ce sont donc douze titres totalement jouissifs que l'on retrouve sur cet album, à commencer par le single Rock Dust Light Star qui pose et repose les jalons funk et dansants du combo.
Ne pas renier ses influences, quitte à faire cliché, et donner dans les sons 70s et 80s voire disco, c'est un peu le leitmotiv de Rock Dust Light Star. Le groupe a passé l'âge où l'on tente de faire un album pour plaire au public ou aux critiques et prend visiblement un vrai plaisir sur chacune des chansons.

White Knucke Ride aurait ainsi pu être sortie en 1983 et le trio final Good Bye To My Dancer, Never Gonna Be Another, Hey Floyd donne carrément dans une ambiance générique de séries américaines cylindrées, quelque part en l'Amour Du Risque et Starsky & Hutch. Même Blue Skies, pari risqué de par son refrain très sucré, digne d'un Love Is All Around Me, est en réalité une véritable perle pop, vintage et intemporelle. Pour le coup, Jamiroquaï a vraiment le don de nous propulser trente ans en arrière dans un club New Yorkais.
On retrouve aussi ici des titres beaucoup plus soul comme Lifeline ou rock comme All Good In The Hood avec sa basse puissante et carrée ou encore Hurtin' qui aurait pu être un des titres de Stereophonics à leur grande époque.

Alors oui, Jamiroquai n'est jamais devenu un groupe légendaire mais a la chance d'être l'un des rares à traverser les décennies sans jamais sembler démodé ou nostalgique. Dix-huit ans, l'âge de la majorité mais certainement pas de la sagesse. Rendez-vous pour la soirée d'anniversaire en mars prochain à Bercy.