Chronique Album
Date de sortie : 06.12.2010
Label : Too Young To Die
Rédigé par
Maxime Delcourt, le 22 décembre 2010
C’est Noël, c’est Noël ! Réjouissons-nous ! A quelques jours de la date fatidique, les cadeaux arrivent, les artistes avec leur album célébrant l’évènement aussi. En véritable conformiste, The Boy Least Likely To ne dérogent pas à la règle et livre leur Christmas Special. Noël avant l’heure ? Cadeau empoisonné ? Ou réelle surprise ?
Au gré des décennies, c’est devenu une bien (mal)heureuse tradition. Comme si le battage médiatique et marketing autour de cette période ne suffisait pas à nous étouffer de messages publicitaires. Non, il a fallu que l’industrie musicale rejoigne le mouvement. Et depuis, chaque année des dizaines d’artistes nous gratifient d’un album où tout le monde chantonne Noël. Alors, lorsqu’on a appris que The Boy Least Likely To sortait, lui aussi, son album, on fit semblant d’être surpris... mais ce n’était que logique.
Contrairement à une majorité qui se reconnaitra facilement, les garnements ont au moins le mérite de ne pas adapter un répertoire, mais bien de le rejouer, de le reformuler jusqu’à en créer un. Cette composition spécifique reflète certainement une volonté d’occuper la période des fêtes sans s’y vautrer. Seulement, au vu des titres, il paraissait inévitable que le groupe explose en plein vol.
Où est l’ambiance chaleureuse qui nous ferait penser un tant soit peu à l’esprit enchanteur de Noël ? Peut-on réellement envisager une réunion familiale autour d’un album sans teinte ? Difficile de répondre tant The Boy Least Likely To se noient avec brio dans des comptines frivoles presque indicible. Si l’on était méchant, on dirait que Christmas Special ressemble à une confiserie de noël aux divers arômes, tendances mi-figue mi-raisin. Période de fêtes oblige, on se satisfera de le comparer à une série de cadeaux peu analogue à ce qu’on aurait aimé espérer.
Tout d’abord, l’engouement de replonger négligemment dans l’insouciance de l’enfance (The Christmas Waltz), puis les quelques mauvaises surprises (Happy Christmas Baby et Little Donkey). Comme toute bonne duperie on reprend espoir à un certain moment (Blue Spruce Needles et l’inimitable George & Andrew) avant de replonger naturellement dans les travers glacials (I Can’t Make It Snow). Des friandises qui seraient risibles si elles n’étaient pas justes pénibles à gouter.
Cela étant, il faut bien reconnaître l’habileté jouissive de l’œuvre, car en tendant bien l’oreille on croit entendre quelques moments bercés par la grâce de Noël. Sans doute est-ce le ressentiment de s’en prendre à une œuvre cantique mais il faut avouer que Christmas Special serait une chouette aventure pop si elle n’avait pas la prétention de se frotter aux joutes festives de la fin d’année. A défaut de convaincre les adeptes du groupe par une parade de Noël un peu mièvre, la majorité des compositions devraient tout de même satisfaire le monde merveilleux de l’enfance et ceux qui y sont restés.
Au final Christmas Special ne garde de cette fin d’année que la rebutante froideur. 31 minutes et rien d'autre. Ni surprises, ni émotions. C’est un Noël bien triste que nous on vendu The Boy Least Likely To.