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Baxter Dury

Allbarone

Baxter Dury - Allbarone
Chronique Album
Date de sortie : 12.09.2025
Label : Heavenly Recordings
4
Rédigé par Jean-Christophe Gé, le 8 septembre 2025
Laissez Google et vos amis linguistes tranquilles, Allbarone, n'est une expression dans aucune langue méditerranéenne. De toute façon, Baxter Dury, aussi cosmopolite soit-il, est un Londonien pure souche et son phrasé cockney est un régal.

Le titre de son nouveau disque est la contraction de "All Bar One", le nom d'une chaîne de bar à cocktails qui se donne des airs chics comme une Instagrameuse habillée en Shein. Avec ses boucles électro et des chœurs semi-vulgaires, le dandy aux milles visages nous entraîne dans une longue virée nocturne, un calepin à portée de main pour croquer des portraits, voire noter une phrase ou le détail qui fera l'accroche d'une scénette.


Après avoir travaillé avec Fred again.. et Etienne de Crecy dans la musique électronique, le chanteur collabore avec Paul Epworth à mi-chemin entre les stades et le dancefloor. Le producteur a travaillé avec les plus grands : Adele, Coldplay, Paul McCartney ou Mumford And Sons. Paul et Baxter, en maîtres de leurs arts, auraient pu faire un album en pilote automatique, comptant chacun sur la spécialité de l'autre pour facilement faire quelque chose de nouveau. Ils ont au contraire joué sur leurs différences pour pousser l'art au maximum. Entre la précision de la production de Paul Epworth, et celle des textes de Baxter Dury, la musique sonne et touche juste.

Chaque son du séquenceur est un petit bijou de précision, et les pépites se découvrent au détour d'une nouvelle écoute. La boîte à rythmes et les boucles électro de Schadenfreude sont ultracool, un peu rétro, et feraient bonne figure sur un morceau de Depeche Mode ou New Order. Côté voix, Baxter Dury se donne souvent la réplique, invite des chanteuses très présentes, ou s'invente un alter ego fantomatique (Mr W4). The Other Me donne l'impression qu'il s'amuse autant à jouer un rôle, que Paul Epworth s'éclate à la production avec un son de basse imparable, de l'orgue, puis tout un tas d'autres sons électroniques.


Le style moins organique de l'album peut dérouter les fans de Baxter Dury, mais il a trouvé en Paul Epworth un partenaire idéal pour proposer un album solidement ancré sur quatre piliers : les textes, la voix, la composition et la production. Sur Hapsburg, les boucles évoluent, apparaissent et disparaissent, les effets sur la voix se transforment, et en à peine cinq minutes le morceau plante les décors et l'évolution du personnage comme dans une pièce de théâtre. Mockingjay est presque rap, avec une basse folle, une guitare qui cocotte et une boîte à rythmes très sèche pour un résultat très fort. Toujours un peu doux-amer, l'album finit sur Mr W4, le code postal de Chiswick, quartier charmant le long de la Tamise dans l'Ouest de Londres, dans lequel Baxter Dury a grandi. Le duo avec la choriste et les arrangements classiques font penser aux duos entre Serge Gainsbourg et Jane Birkin, le londonien pourrait être parisien même quand il parle de son quartier.

Allbarone est un ovni dans la discographie de Baxter Dury, mais un pari très réussi ! Le chanteur y restant fidèle à lui-même, c'est l'occasion de se faire découvrir par à un nouveau public sans décevoir ses fans.
tracklisting
    01. Allbarone
  • 02. Schadenfreude
  • 03. Kubla Khan
  • 04. Alpha Dog
  • 05. The Other Me
  • 06. Hapsburg
  • 07. Return Of The Sharp Heads
  • 08. Mockingjay
  • 09. Mr W4
titres conseillés
    Schadenfreude - The Other Me - Hapsburg
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