The Boy Least Likely To

Le duo pop anglais The Boy Least Likely To revient avec un EP, sans grande surprise, intitulé A Fairytale Ending. Dans l’ensemble, on peut bien accorder au groupe de savoir pondre des chansons pop bien construites et des mélodies entraînantes. Cependant, cela ne suffira pas à mettre tout le monde d’accord. D’abord, les deux anglais peinent à se défaire de la recette qu’ils avaient utilisée pour leurs deux premiers albums. Mais surtout, ils ont fait le choix, audacieux, d’un style pop sautillant et enfantin qui ne sera pas du goût de tous.

Sur le premier morceau, si l'on arrive à faire fi de la musique pop enjouée à l’extrême, on peut s’apercevoir du principal intérêt de la chanson, qui est le contraste entre les paroles et la musique. Des paroles introspectives, et pas très gaies, auxquelles on s’identifiera facilement : « I find it difficult to be myself » ou encore « I’m still as stupid as I was before ». Et une musique aux sonorités souvent électriques, avec des sifflements, du glockenspiel et tous les instruments possibles pour rendre le tout plus énergique, excepté la voix qui en manque cruellement, d’énergie. Et ce contraste fonctionne parfaitement. Le seul hic, c’est que ce procédé ne date pas d’aujourd’hui et s’était déjà retrouvé sur beaucoup de morceaux du groupe, dans leurs albums précédents, de Be Gentle With Me à Hugging My Grudge.

Vient ensuite The Summer Dormouse, plus intéressante, ou tout du moins plus originale par rapport au style du groupe. Le morceau a un petit air de bossa nova, avec un rythme bien marqué et dans une veine un peu mélancolique. My Country Heart n’est pas non plus aussi pétillant que A Fairytale Ending. Le groupe aurait-il envie de se renouveler ? Peut-être, mais le morceau reste alors cruellement en demi-teinte sans jamais vraiment décoller. Et malheureusement, la voix de Jof Owen n’a jamais été aussi monocorde, mêe si l'on pourra néanmoins apprécier la petite mélodie de banjo.
Puisque la tentative s’est révélée peu fructueuse, les deux musiciens en reviennent pour le dernier titre à leur méthode classique. Et après tout, il vrai qu’ils ne sont pas mauvais dans leur domaine. La musique est, encore une fois, foisonnante, sans oublier des claps et des tambourins pour un mélange plus festif. La chanson est d’ailleurs très entraînante - le refrain en particulier - et les paroles, cette fois-ci, d’un optimisme communicatif.

Au final, les deux anglais ne méritent pas qu’on leur tape dessus à ce point. The Boy Least Likely To, en réalité, c’est surtout une question de goût. Ça passe ou ça casse. On peut trouver leur style beaucoup trop joyeux ou puéril, ou bien simplement s’amuser et se réjouir d’un groupe qui vous met le sourire aux lèvres chaque fois que vous l’écoutez. Ainsi se résume ce pari risqué.