Alexi Murdoch

Au milieu d’un folk anglais en pleine ébullition et qui truste les sommets des charts, le songwriter Alexi Murdoch préfère la discrétion. Son second album studio intitulé Towards The Sun propose ses mélodies intimistes et minimalistes.

Enregistré en une seule nuit, l’album ne comporte que sept titres mais le temps est laissé à chaque chanson d’évoluer doucement. On se laisse emporter par le crescendo des compositions, débutant simplement avec le duo guitare/voix pour évoluer vers des superpositions lointaines de piano, cuivre ou batterie. La guitare est bien souvent grave, brute et dans son plus simple apparat, répétant ses mélodies tandis que ce sont les arrangements de nappes en arrière-plan qui évoluent pour lui donner une saveur différente.
La voix est sombre mais berce dans une certaine intemporalité. Le disque aurait pu sortir il quarante ans ou dans quarante ans : ses thèmes ont avant tout trait à l’humain. Alexi Murdoch propose ici une musique beaucoup plus personnelle par rapport à ce qu’il a pu faire précédemment. Voilà peut-être pourquoi une certaine simplicité est de mise. Les thèmes familiaux relatifs au père reviennent assez souvent, comme dans Some Day Soon ou Her Hands Were Leaves. Les chansons parlent avant tout d’amour, dispersées par une voix fragile presque parlée, comme si il s’adressait à lui même.

A l’inverse des structures de chaque chanson en crescendo, l’écoute de l’album est de plus en plus douce et incite à une relaxation assez plaisante. On pense parfois à José González dans certains enchainements de guitares mais en beaucoup plus déroutant et obscur. La mélancolie et la tristesse sont parfois perceptibles à l’image de Slow Revolution ou Through The Dark. Le dernier titre, Crinan Wood, se veut à part puisque joué au banjo même si des arrangements lui insufflent une texture différente dans son évolution, se terminant même par un quasi-silence de plusieurs minutes comme pour nous emmener au pays des rêves.

Towards The Sun appartient réellement à Alexi Murdoch qui met à nu autant son âme que sa musique. S'il semble difficile d'y pénétrer au départ, peut-être faut-il un peu connaître l’homme en l’ayant découvert en concert dans un premier temps, bien que ceux-ci soient assez rares puisque le songwriter vit dans une partie reculée de l’Ecosse. Simple de part sa musique mais complexe de part ses thèmes, il ravira les amateurs du genre.