Connan Mockasin

Prenez un blondinet probablement né au début des années 80s, une voix androgyne légèrement passée au vocodeur, une autoharpe électrique, baignez-le dans les années psychédéliques et la culture jazz et vous obtenez Connan Mockasin.

Le Néozélandais exilé en Angleterre sort son premier album intitulé Forever Dolphin Love. Au programme une musique psyché aux soupçons jazzy rappelant parfois MGMT (en moins commercial et « putassier » tout de même). Ce disque n'est pas simple à appréhender car ne rentre pas dans une case, l’œuvre progresse. Connan Mockasin ne stagne pas dans un style précis même si certaines constances donnent une solidité, un fil rouge commun à tous les titres (Psyché, jazz et voix particulière). Les plages se mêlent et s'enchainent, on distingue parfois à peine les changements de chansons car des interludes viennent les lier.
Le côté psychédélique est palpable dès les premières secondes. Les deux titres introductifs laissent la place à l'autoharpe électrique (instrument que Connan a fabriqué lui-même) dont les distorsions rappellent celles des guitares des années 90s. Le tout est mêlé à une voix aigüe qui confère un style pop. Le couple suivant faitla part belle au coté jazz de l'artiste, d'ailleurs le titre de la première plage le présage.

Avec Forever Dolphin Love, les carillons et synthétiseurs font une apparition donnant un relief religieux certain à l'édifice et une touche année 80s comme pour compléter l'éclectisme du disque. Muss est une interlude et marque une frontière, d'ailleurs Egon Hosford aurait pu être composé dans les pays de l'Est. On a le sentiment d'écouter un titre venant de Russie ou des Balkans.
Le voyage de s'arrête pas là car Connan fait une étape en Australie avec Unicorn In Uniform. L'électro lounge est de mise comme si les australiens de Midnight Juggernauts avaient ralenti leur son. Le dernière escale se pose aux Etats-Unis avec un titre rappelant MGMT en plus réussi.

Ce disque n'est pas une évidence à la première écoute malgré les références artistiques car le compositeur a su s'inspirer sans plagier. Il vous faudra une dizaine de passages sur votre platine pour vous rendre compte de sa grandeur. Cet opus a de fortes chances de finir en album culte de la musique pop indépendante dans les années à venir.