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Connan Mockasin

Paris, Trianon - 19 février 2014

Live-report par Cyril Open Up

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En ce 19 février, le très beau théâtre Le Trianon du boulevard Rochechouart, reconverti avec succès en salle de concerts, recevait la visite de Connan Hosford, plus connu sous son nom de scène Connan Mockasin. Le néo-zélandais domicilié à Londres est actuellement en tournée pour présenter son nouveau disque Caramel, véritable OVNI, une sorte de longue pièce musicale torride portée par la voix déformée de l'elfe blond, les guitares emphatiques et la sensuelle batterie.

En ouverture de soirée, ce sont les membres de Feu! Chatterton qui prennent place et proposent leur rock en français loin d'être à mon goût. Que cela soit vocalement ou musicalement, rien ne retient mon attention, une partie du public semble cependant apprécier leur prestation. Viennent ensuite quelques longues minutes de changement de plateau, toujours plus agréables lorsqu'elles sont passées à discuter. Sur les coups de 20h55, l'intensité lumineuse s'affaiblit et le public assez nombreux se masse dans la fosse. Les quatre Mockasin s'installent derrière leurs instruments. A l'exception du batteur, le cheveu mi-long est plutôt de rigueur. Après une longue introduction cytharisante, Connan fait son entrée tout en « déperruquant » son guitariste.

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L'ambiance devient psychédélique, les lumières illuminent tout ce qui se trouve sur leur passage d'un rutilant vert avant de passer au rouge intégral. Les morceaux s'enchaînent laissant place autant au premier essai qu'au nouveau venu avec des titres comme It's Choade My Dear ou encore Do I Make You Feel Shy ?.

Connan se fend d'un « thank you very much ». Musicalement irréprochable, la prestation est ce soir froide et lointaine. Où est donc passée la folie que l'on avait pu percevoir lors de leurs concerts à La Cigale, à La Grande Halle de la Villette ou bien Le Silencio ? Sur le morceau Why Are You Crying? une invitée vient bien sangloter et soupirer comme sur la version studio mais cela ne changera pas grand-chose au déroulement de la soirée dans cette « beautiful room » comme Connan aime à le dire. Deux excroissances à chaque extrémité de scène permettent bien à Connan et à un guitariste de jouer les guitar hero mais sans réelle saveur. Pour le dernier morceau avant le rappel, Connan va chercher une spectatrice et l'invite à les rejoindre pour un moment sans intérêt. Cinquante minutes se sont à peine écoulées et le temps de la pause sonne déjà.

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Pour la suite des festivités une japonaise s'installe sur le rebord d'un semblant de lit en épelant telle une pom-pom girl les lettres du prénom de l'hôte de la soirée qui réapparaît vêtu d'un kimono ouvert, laissant apercevoir un torse laiteux. Lui et la japonaise se rapprochent et se font presque des câlins. L'enchaînement se fait ensuite (comme sur l'album et en toute logique) avec le langoureux I Wanna Roll With You qu'il avait déjà pas mal expérimenté sur ses tournées précédentes. Il rejoint l'avancée gauche où il s'assoit et, comme de coutume, fait reprendre en chœur les paroles du refrain au public qui s'exécute. Il nous met ensuite en garde contre le couvre-feu et nous indique qu'il ne pourra pas jouer beaucoup d'autres titres avant de présenter son groupe et passer derrière la batterie pour un court instant. Vient ensuite le moment du toujours délicieux Forever Dolphin Love avec ses accélérations et décélérations successives. Il nous invite à le rejoindre au Carmen où il passera quelques disques tout en nous confiant que ce n'est pas vraiment son fort et le concert s'achève sur Megumi The Milkyway Above, un dernier ravissement auditif.

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Un petit au revoir et c'en est déjà terminé. Connan Mockasin aura livré ce soir un appréciable concert mais dont on ressort avec un petit goût de déception quand on sait que ce dernier a été capable de faire s'asseoir et se taire le public du dernier Pitchfork Music Festival à Paris. Certes, il ne faut refaire le même concert à chaque fois mais la prestation de Connan Mockasin ressemblait ce coup-ci à celle de n'importe quel autre groupe, laissant la folle étincelle qui fait une partie de l'essence du concert éteinte. Reprends-toi Connan, on sait bien que tu es capable de faire mieux que cela. Allez, sans rancune et à la prochaine.