Thomas Henley

Après s’être baladé dans toute l’Europe en jouant ses compositions puis s’être installé définitivement à Paris, Thos Henley publie son premier album au nom explicite de A Collection Of Early Recordings.

Le jeune songwriter est avant tout un romantique puisque ses textes parlent d’amour et sont superposés à des mélodies pop folk assez simples. Mais malgré cette apparente simplicité, on a parfois l’impression d’en avoir trop à l’écoute de ce disque. D’abord, trop de bons sentiments dans les textes qui tournent rapidement au mielleux, ou encore trop d’arrangements superflus qui apportent finalement peu aux chansons. On a même parfois l’impression que ces derniers ne sont uniquement là pour cacher le vide de certaines compositions.
Le début du disque est ainsi poussif et il faut de la persévérance pour ne pas sombrer dans l’ennui. Si la voix peut parfois rappeler Charlie Fink de Noah and the Whale, le synthé/orgue est quand à lui fortement déprimant et ennuyeux. On en vient à se dire qu’il faudrait ajouter une vidéo de série hospitalière sentimentale pour apporter du relief aux chansons. Ou peut-être pas.

Après trois titres qui n’en finissent pas, arrive une lueur d’espoir avec Balancing Books. Enfin une composition digne de ce nom et sans apparat avec un duo guitare/voix attachant bercé de chœurs mélancoliques. Le synthé est définitivement abandonné pour notre plus grand plaisir et Thos décide d’aller à l’essentiel, sans se cacher et c’est certainement ce qu’il fait de mieux. Bien sûr, il serait trop facile de voir l’album continuer de la sorte et on retombe bien vite dans la torpeur qui s’était emparée de nous dés le départ. Certains passages sont déclinés sur plusieurs chansons et on flaire légèrement l’arnaque.
On pensait que la guitare et la voix amèneraient de bons moments, mais lorsqu’il n’y plus rien pour cacher l'absence d'inspiration, cela devient compliqué. Les chansons courtes de la fin du disque sont néanmoins meilleures à l’image de The Oldest Tree In Netley, ballade limpide et scintillante. Keeper Of My Breath est elle aussi plaisante et révèle le coté soul ou gospel de la musique de Thos Henley, sur un rythme steel-drums. La surprise arrive tard mais on tient enfin ici un peu d’originalité.

Le folk du premier album de Thos Henley ne parvient pas à nous sortir de l’ennui sur la longueur. Quelques pièces agréables sont disséminées ici et là lorsque la voix, qui fait clairement la force de ce disque, est mise en avant. Malheureusement l’instrumentation laisse parfois à désirer, laissant trop souvent le goût amer de la ritournelle qui tourne en rond dans la bouche.