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South Central

Society Of The Spectacle

South Central - Society Of The Spectacle
Chronique Album
Date de sortie : 11.04.2011
Label : Essential Music & Marketing/PIAS France
2
Rédigé par Maxime Delcourt, le 17 avril 2011
Trois ans après The Owl Of Minerva, le second album Society Of The Spectacle introduit South Central dans un adage novateur mais peu flatteur : l’histoire ne se répète pas, mais elle se ressemble.

En traversant son disque plus qu’il ne l’habite, le duo anglais s’enfonce dans un triste constat : une poignée de guitares et d’objets sonores ne suffiront jamais à faire d’un disque une expérience transcendante. On aurait pensé que le jeune groupe avait retenu la leçon d’un premier album en demi-teinte, on aurait aimé en tout cas qu’il le sache, qu’il se perfectionne. Car dans cet antre du néant, il ne se passe rien. Les deux larrons ne relatent rien, si ce n’est leur propre vécu, leur maturation ou plutôt leur stagnation, leur indécision et leur inachèvement. Enfoui dans les limbes hédonistes et bruitistes, South Central se retrouve bien seul. Est-ce la version moderne des bêtes de foires ?
On aurait pu penser qu’avec cette bribe de liberté et d’expérience, le groupe se serait réellement affirmé. A l’écoute de l’ignominie Society Of The Spectacle, cela ne semble pas envisageable ! Au contraire, il y a dans cette singularité quelque chose de déplaisant. Si les usages novateurs des sons se révèlent parfois efficaces, d’autres intentions ont peu de chance de changer la face du monde. A ce propos, le single The Day I Die n’a t-il pour seul objectif que de duper l’auditeur ? Comment peut-on se revendiquer underground lorsqu’on produit un son idéalement destiné à notre petit frère de seize ans qui découvre pour la première fois les boites de nuit ? Définitivement, Society Of The Spectacle est le reflet du vide.
Pourtant, South Central verse dans une idéologie plutôt plaisante et tonique. En livrant une électro à la culture rock, il pourrait aisément charmer les oreilles bien curieuses des touche-à-tout du collectif français Ed Banger. Dommage pour eux, le label de Busy P a toujours pris soin de prendre son temps pour produire un groupe. Ce n’est donc pas l’électro inégale, sujette à de brusques chutes de tensions, qui va convaincre le label branché.

Si seulement South Central laissait davantage exprimer sa fougue, que Demons et Paris In The Twentieth Century laissent entrapercevoir, celle qui ose autant le sublime que l’obscène plutôt que de sombrer dans des sonorités dispensables et accessibles, qui paradoxalement sont de l’ordre de l’indicible. Si seulement, les compositions, pourtant extrêmement hétérogènes, ne s’infectaient pas entre elles. Si seulement, avec des si on pouvait s’empêcher de refaire le monde, de créer autour d’un album un objet de débat, Society Of The Specatcle serait, alors, vu à sa juste valeur : Une formalité juvénile et musicale.
tracklisting
    1. Nu Control
  • 2. The Day I Die
  • 3. Bionic
  • 4. Demons
  • 5. S.O.S
  • 6. No Way Back
  • 7. The Fourth Way
  • 8. Paris In The Twentieth Century
  • 9. Anima
  • 10. Crawl (feat. Gary Numan)
  • 11. Society Of The Spectacle
  • 12. The Moth (feat. A Place Of Bury Strangers)
titres conseillés
    Demons - Paris In The Twentieth Century
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