Chronique Album
Date de sortie : 06.06.2011
Label : Mute
Rédigé par
Jean-Christophe Gé, le 28 juin 2011
Depeche Mode sort une deuxième compilation de remixes, sept ans après la première. Le parti pris de celle-ci est très différent de la précédente qui invitait quelques artistes reconnus à revisiter les classiques du groupe au milieu de quelques remixes classiques.
Avec pas moins de trente-sept titres, celle-ci est plus fournie et joue à fond la carte du remix avec aux commandes des noms plus ou moins connus du monde de l’électronique. J’ai toujours apprécié Depeche Mode et notamment leur talent pour faire des chansons parfaitement pop avec des sons plus ou moins bruitistes et leur capacité à se réinventer sans jamais tourner en rond. Ce disque de remixes est malheureusement tout l’inverse : sur plus de trois heures et demi de bidouilles électroniques, des DJs du monde entier se sont attachés à rendre bruitistes de parfaites chansons pops et à faire tourner tout cela en rond.
L’événement de cette compilation est la présence de titres remixés par les deux anciens du groupe, Vince Clarke et Alan Wilder. Le premier a quitté le groupe il y a trente ans et c’est la première fois qu’il collabore avec ses anciens camarades pour un remix house de Behind The Wheels sans aucun intérêt. Alan Wilder a lui aussi choisi de remixer un titre posthume à son départ du groupe. Il transforme le début d’In Chains en un morceau de Recoil, son groupe qui joue une musique planante et plutôt angoissante. Par la suite il reprend le rôle qu’il avait dans Depeche Mode, celui qui trouve des sons en donnant une nouvelle structure au morceau, plus métallique et plus puissante, rappelant que son absence se fait encore parfois sentir...
Il existe a en réalité deux sortes de remixeurs sur cette énorme compilation. Ceux qui se cachent derrière le génie de Depeche Mode pour créer des remixes plus électro, et ceux qui ne se laissent pas impressionner par ce monument et n’hésitent pas à se réapproprier les morceaux. C’est le cas par exemple de M83 qui rajoutent leurs voix sur Suffer Well, ou du United remix de Barrel Of A Gun qui pousse le morceau encore plus loin que ne l’avaient fait ses auteurs à sa sortie. Le duo de producteur Stargate réussit le plus beau tour en enjouant Personnal Jesus et en lui donnant une dimension illuminée. Ce titre bénéficie d’une sortie en single tout à fait méritée.
Malheureusement les trois CDs ou six vinyles ne recèlent pas assez de morceaux de cette trempe...