Chronique Album
Date de sortie : 31.10.2011
Label : Humble Soul
Rédigé par
Dorian, le 26 octobre 2011
Sortez les citrouilles, les cinq anglais composant The Miserable Rich reviennent, plus hantés que jamais, afin d'investir nos rêves avec onze nouveaux petits contes dont ils ont le secret.
C'est l'ambition affichée par ces anglais originaires de Brighton : sortir ce troisième album comme une compilation de petites histoires de fantômes. Pour ce qui est de l'enregistrement, ces derniers n'ont donc pas fait les choses à moitié en investissant les combles d'un pub situé dans le comté du Norfolk aux alentours de Blicking Hall, la maison la plus hantée de Grande-Bretagne, où la tête d'Anne Boleyn aurait apparemment décidé de passer le restant de ses jours en tant que spectre, rien que ça. Et on peut penser sans trop s'avancer qu'elle leur a rendu une petite visite.
Classés assez logiquement dans un registre « pop de chambre », ils proposent sur ce Miss You In The Days une certaine évolution avec des titres plus cadencés à l'aide d'une section rythmique bien affirmée, Pillion et True Love en tête. Pari tenu puisqu'ils réussissent à marier cette progression avec leur manière caractéristique d'envelopper chacune de leurs compositions de cordes envoutantes et mélodieuses. On se rapproche même de la musique de film sur plusieurs parties, nul doute que Tim Burton ne renierait pas certaines de leurs compositions. Les autres ingrédients du quintette ne sont pas délaissés pour autant, piano et guitare acoustique tenant toujours un rôle prépondérant.
Mais c'est sans aucun doute la voix ensorcelante de James de Malpaquet qui étonne le plus, de par sa justesse d'abord, mais également par sa faculté à nous transporter d'un registre à un autre avec une facilité assez déconcertante. On pense par moments au timbre de Dale Grundle (Catchers, The Sleeping Years) sur Honesty par exemple. Quant au thème traité, il est entièrement respecté et ce dès l'ouverture de l'album avec le frissonnant Laid Up In Lavender, titre où les cordes chancelantes se confondent en voix fantomatiques. Si cet album n'a rien de révolutionnaire, il n'en contient pas moins une chanson qui sort aisément du lot. Intitulée Ringing The Changes et idéalement placée en milieu de disque, elle est incontestablement la pépite de ce nouvel album. Introduction piano/voix, montée en puissance façon Arcade Fire, final sur un arpège langoureux de guitare électrique ou comment toucher juste. Magnifique.
Si un voyage au pays des fantômes vous tente, n'hésitez plus. The Miserable Rich se renouvèle avec ce troisième album en apportant une touche bien sentie de modernité à ses petits contes sans prétentions. Les anglais mènent leur barque comme ils le souhaitent et on ne leur en demande finalement pas plus. Sortie bien évidemment prévue pour Halloween.