Franz Ferdinand

Alors que Franz Ferdinand tardent à annoncer leurs dates françaises pour une tournée de printemps, ils ont donné en une semaine deux concerts dans des cadres exceptionnels. Le premier à Lyon dans le Théâtre Antique de Fourvière, dont notre compte est à lire ici, le second pour Culturebox et la Blogothèque sur la terrasse du Centre George Pompidou à Paris. Le bâtiment va fermer durant cinq ans pour rénovation, il s'offre, et nous offre, un dernier événement. Les fans ont répondu à l'appel, et comme on a pu le constater, il y a eu peu d'élus : 250 gagnants pour plus de 5 000 demandes.

Le lieu était tenu secret jusqu'au dernier moment, mais avec un rendez-vous au pied des escalators de Pompidou, on pouvait s'imaginer ne pas aller bien loin. Quand le public arrive au sommet du bâtiment, il découvre le panorama parisien et fait le tour de la scène pour se placer sur l'arrière de la terrasse. Cette soirée d'été est parfaite avec un beau soleil, mais pas trop chaud. La veille, il aurait plu, la semaine précédente il aurait fait 37 degrés, les conditions sont parfaites. Après une petite heure à profiter de la vue, nous apercevons le groupe arriver d'un pas lent et presque martial, Alex Kapranos en tête. Les applaudissements fusent, personne n'a besoin de se forcer.

Il fait encore jour et le light show est uniquement assuré par le fond de scène composé d'un alignement de grands carrés de leds colorés qui rappellent le motif de la pochette de leur dernier album. Comme un clin d'oeil à la lumière éblouissante, le groupe entame par The Dark Of The Matinée qui met instantanément le feu aux poudres. Le public saute littéralement de joie, et le sol rebondit, ce qui ne va sans doute pas faciliter le travail des cadreurs pour avoir une image stable depuis le public. Night And Day, extrait du dernier album, est tout aussi bien accueilli, tout le monde est à fond, aucun VIP blasé en vue ce soir. Pendant Do You Want To, tout le monde entonne en chœur « Lucky, lucky, I'm so lucky… », plus vrai que jamais tant il est incroyable d'assister à ce concert. Même le caméraman à côté de moi chante !

Le groupe donne tout, même Bob Hardy esquisse des sourires en regardant le public. Mais comme toujours, le maître de cérémonie est Alex Kapranos qui prend des pauses, entraîne le public, serre des mains et introduit les morceaux dans un français qui s'améliore de tournée en tournée pour ses « amies et amis de Paris ». La ville lumière leur rend bien cette amour, à mesure que la soirée avance, le soleil teinte le ciel d'orange, la couleur de Franz Ferdinand ! Les morceaux s'enchaînent parfaitement, en mode Best Of, le premier album est autant joué que The Human Fear.

Quand Outsiders démarre, les fans, soit tout le public, comprennent que c'est la fin du concert. La nuit commence à tomber, on aperçoit la vasque olympique qui s'est élevée dans le ciel. Pas trop le temps de profiter de la vue, le groupe revient déjà avec Audacious, le light show peut maintenant être complet, les lumières sont projetées sur l'imposante structure du bâtiment. Ulysses est parfait dans cet environnement, nous avons l'impression d'être embarqués dans un voyage, sauf que nous n'avons pas vraiment envie de rentrer. Il le faudra pourtant bien après un This Fire ultra entraînant qui transforme la foule en une horde de pyromanes en puissance.

Franz Ferdinand auront finalement donné un vrai concert avec un set de dix-neuf titres. La joie et l'énergie dégagées sont toujours au top pour ce groupe taillé pour la scène, qu'il joue devant des milliers ou juste 250 personnes. Six mois après la sortie de leur dernier album, je trouve les nouveaux titres accrocheurs comme les morceaux plus anciens. Hooked, avec son effet de synthé vintage sur la guitare, et Black Eyelashes ouvert par un bouzouki, se démarquent forcément, il va néanmoins falloir encore un peu de temps pour tisser avec ses chansons le même attachement qu'avec des morceaux que certains écoutent depuis vingt ans. La diffusion du concert sera sans doute l'occasion de se familiariser un peu plus avec ces titres, les images ne manqueront pas d'être sublimes.