logo SOV

Hal

The Time The Hour

Hal - The Time The Hour
Chronique Album
Date de sortie : 16.04.2012
Label : Tri Tone
45
Rédigé par Jeremy Leclerc, le 1er mai 2012
Bookmark and Share
Si l'on devait dresser une liste de tous les groupes maudits injustement restés anonymes, elle serait plutôt longue. Déjà passés à travers les mailles du filet public en 2005, malgré une reconnaissance critique, les irlandais de Hal pourraient bien y ajouter leur nom, si l’histoire venait tristement à se répéter. Sept ans après leur excellent premier album, c’est revenus de nulle part que les Dublinois débarquent avec The Time The Hour, en forme d’écrin à bijoux.

Inutile de tourner autour du pot, cet album est peut-être parmi ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle dans le genre. Hal attaque au corps dès le premier round avec un Magnificient à la carrure d’un tube radio. De larges épaules, un corps agile et affûté ; emphase et finesse des mélodies, comme si un groupe pop majeur des années soixante naissaient finalement en 2012.
Un album d’influences, mais pas dans le mauvais sens du terme. Ici tout est digéré et sonne juste, on est loin des concours de hot dogs avalés gloutonnement pour finir au fond d’un sot à vomi derrière un stand de kermesse. Des mélodies de Be Bith You évoquant les Beatles et la soul, aux harmonies vocales lumineuses faisant écho aux Beach Boys dans Close To Her, voile soyeux débarrassé de ses oripeaux, les irlandais vont taper dans ce qui s’est fait de mieux dans le genre, de l’Angleterre à la côte Ouest, se permettant même de rejouer le mythe hippie avec Going To The City, clin d’oeil à peine déguisé au Going Up The Country de Canned Heat. Les hippies sont morts depuis longtemps mais le plaisir d’une ballade en voiture, cheveux longs et barbes aux vents, est éternel.

Des arpèges de guitare placés çà et là, un piano, des violons, un harmonica ou une basse pareille à une caresse le long du dos, rien ne laisse penser que les coups d’éclat sont le fruit du hasard. La musique est réfléchie et les mélodies sont travaillées comme de l’orfèvrerie, parfaitement mises en relief par la voix frétillante de Dave Allen, sensible et d’une justesse assez impressionnante, à des années lumières du simple pin's accroché sur le revers d’une veste en simili-cuir.
En plus d’être intelligents, il ne fait aucun doute que ces mecs-là ont du goût. Si l'on devait les imaginer, ce serait un groupe en costume trois-pièces bien taillé, cravate en tweed, jeunes imberbes et dynamiques, loin du bibliothécaire poussiéreux à lunettes qui laisse une traînée de naphtaline dans son sillage. Non, ici tout sent bon l’insouciance, le soleil californien et l’amour, thème sur lequel le groupe décide de terminer son album. Hannah est une pépite irradiant les oreilles de son éclatante beauté. Hannah la désirée, étendue de tout son long sur les brillantes mélodies, faisant battre le cœur de celui pour qui elle est devenue son monde « Where are you now Hannah / I really got to see you / I really got to be with you / Up all night / Got to make you right / Take my hand and see the light ».

Après deux albums de très bonne facture, il est curieux de constater qu’un tel groupe réussisse à garder son anonymat. C’est presque une performance en soi. Comme s’il manquait de brillant ou de sexy. Il suffit de regarder les pochettes de leurs albums pour comprendre qu’ils en manquent. La première ressemble à une nappe de grand-mère, la seconde à un projet découpage d’un enfant de huit ans. Une horreur. S’ils avaient la bonne idée de se droguer, peut-être cela résoudrait-il une partie du problème ? Reste que The Time The Hour arrive à point nommé. L’heure est peut-être enfin venue pour eux, qui sait ?
tracklisting
    01. Magnificent
  • 02. Be with You
  • 03. Going to the City
  • 04. Down in the Valley
  • 05. The Time the Hour
  • 06. Rocking Chair
  • 07. Why Do You Come Here
  • 08. Close to Her
  • 09. That's That
  • 10. Hannah
titres conseillés
    Magnificient, Going Up The City, Hannah
notes des lecteurs
Du même artiste