Little Comets

Aussi délicate que soit la tâche de la sortie d’un deuxième opus, Little Comets l’abordent avec finesse et détermination. Après un premier album il y a un an, très bien vu par la critique, ils précisent ici leur identité et mettent d’autant plus en valeur l’essence de leur musique.

Cet album est solide, on ne saurait nier sa cohérence. Voici un groupe qui sait tirer profit de ses influences pour créer en une union de douze titres originaux le parfait patchwork musical. Bienvenue dans Life Is Elsewhere. Les sonorités viennent d’ailleurs, d’un continent indie pop, parfois rock, aux influences afro-beat bien assumées. Soutenus par une rythmique indétrônable, une énergie sans faille, ils nous font sentir le soleil, les plages de sable chaud. Derrière cette apparente régularité, on se demande souvent si le patchwork musical qu’ils nous livrent ne manque pas justement de sons plus personnels. Certes le puzzle se comprend, mais l’écriture bouge sans cesse, tout est d’une immédiateté incontrôlable. A tout moment, leur écriture vacille d’un style à l’autre, sans pouvoir s’assigner à la tâche d’une constante élaboration de charte musicale.

Ayant eux-mêmes quelques difficultés à se proclamer propriétaires de leurs morceaux dans la mesure où toute création n’est que répétition et emboitements d’influences diverses, on envisage ce disque comme un melting pot plutôt naïf. Pourtant, paradoxalement, leur identité en découle : c’est ce patchwork qui les définit comme groupe indie pop dansant.
La première partie de l’album est clairement dans la continuité de In Search Of Elusive Little Comets. Depuis Little Opus jusqu’à Worry, les morceaux s’enchainent sans fracture, sans grande variable d’intensité. On notera tout de même que l’on n’a jamais fait moins western que le titre Western Boy, mais passons. Après un premier temps où les chœurs guident les cordes et les touches, Semaphore Of The Law amorce la deuxième partie de l’album. Little Comets nous livrent quatre derniers titres bien plus poignants, enfin à la hauteur de nos espérances. Chaque percussion trouve sa place, sans en faire trop ni pas assez, les chœurs bien placés, la voix enfin posée. Woman Woman, bien plus sobre et enivrant, en ressort comme le bijou de ce deuxième album du groupe.

Nous sortons de l’album comme nous y étions rentrés, par une note nette, coupée en plein vol. Tout ceci nous laisse espérer un troisième opus bien moins furtif, plus envoutant.