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Halls

Ark

Halls - Ark
Chronique Album
Date de sortie : 15.10.2012
Label : No Pain In Pop
35
Rédigé par Emeline, le 31 octobre 2012
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La pochette du nouvel album de Halls résume plutôt bien son contenu : sombre au premier plan, claire dans ses contours, et, au final, aussi énigmatique artistiquement qu'une longue formule de mathématiques pour un littéraire non aguerri aux chiffres.

Dans ses onze nouveaux morceaux, Samuel Howard, seul et unique membre du projet Halls, offre à son auditoire la possibilité de s'évader d'une vie palpable et structurée autour de matrices terrestres bien définies pour s'épanouir dans des sphères supérieures, là où la notion d'espace-temps n'a plus de limite, où l'existence ne se considère que d'un point de vue intime, subjectif et totalement introspectif et baigne dans une atmosphère infiniment diffuse et féérique.

Mille et une particularités du jeune Anglais de vingt-et-un ans font naître cette agréable sensation de mystère et de douceur : l'épure sophistiquée de Winter Prayer, en forme de comptine instrumentale pour enfants, celle d'Ark, dont le piano réverbéré résonne comme une fable de l'au-delà, ou encore celle d'I, interlude façonnée par un orgue majestueux. En plus de jouer la carte de la sobriété, Halls développe aussi un sens aigu et cérébral de la composition. Celle-ci prime sur une poignée de chansons aussi entêtantes qu'hypnotiques, émotives et froides comme un soir de janvier au Pôle Nord (Roses For The Dead et sa boite à rythme délicieusement angoissante) ou carrément extatiques (le crescendo Shadow of the Colossus.

Mi-électronique, mi-organique, la musique du songwriter flirte entre une grande sensibilité et une extrême distance. Effluves d'electronica, de dubstep, de cold-wave, de post-rock et de pop lyrique s'entremêlent continuellement sur une majorité de titres regorgeant de basses lourdes et épaisses, de synthétiseurs cotonneux, de boites à rythmes filtrées, de choeurs angéliques (le christique Arc) ou de guitares électriques matinées de réverbes et de delays... On y croise, alors, tour à tour, les ombres de The Album Leaf (Funeral), Broadcast ou Godspeed You ! Black Emperor (parfois réunis sur un seul et même morceau, à l'instar de Holy Communium), de Talk Talk - époque introspective -, de James BlakeWhite Chalk), voire de Radiohead (Reverie) et Kavinsky.

Un bel alliage sonore en somme, à portée religieuse, servi par une voix pure et sublime, qui prolongera à tout amateur de rêve éveillé son voyage.
tracklisting
    01. I
  • 02. White Chalk
  • 03. I'm not There
  • 04. Roses For The Dead
  • 05. Ark
  • 06. Funeral
  • 07. Shadow Of The Colossus
  • 08. Arc
  • 09. Reverie
  • 10. Holy Communium
  • 11. Winter Prayer
titres conseillés
    White Chalk, Roses For the Dead, Shadow of the Colossus
notes des lecteurs
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