Neil Halstead

Quatre ans après son dernier effort en solo, l’ex-Slowdive Neil Halstead revient avec Palindrome Hunches, un nouveau disque où l’émotion reste de mise. Visiblement, l’Anglais ne semble pas décider à ressusciter son ancien groupe, Mojave 3, un peu désespérément tombé aux oubliettes depuis leur dernier album Puzzles Like You paru en 2006. On n'y perd peut-être pas au change cependant, tant cette dernière production avait déçu, même s'il persiste un brin de nostalgie dans ce groupe de par le lien qui le raccrochait au groupe culte du shoegazing des années 90.

A l’écoute de ce nouveau disque, peu de temps s’avère nécessaire pour réaliser que l’atmosphère planante et noisy qui faisait la marque de fabrique de Neil Halstead et de son groupe s’est totalement évaporée. L’écriture des morceaux n’est plus brumeuse et atmosphérique et s’est indubitablement simplifiée.

Dès les premières notes de Digging Shelters, plage d’ouverture du disque, le talent de songwriter du britannique est à son apogée. L’harmonie entre guitare, piano et violon se marie parfaitement avec le timbre du chanteur. D’ailleurs, sur certains titres comme l’époustouflant Tied To You, l’impression d’entendre un inédit de Nick Drake se fait incroyablement ressentir. Neil Hasltead flirte également avec le folk irlandais lorsqu’il se permet aux musiciens qui l’accompagnent de déployer le violon qui s’entremêle avec sa guitare sur les chansons telles que Spin The Bottle, Love Is A Beast ou encore Sandy.
Bien sûr, il ne faut pas s’attendre à un disque des plus rythmés. Bien au contraire, les mélodies sont pour le moins apaisantes. Utilisant principalement la guitare folk comme instrument de prédilection, Neil Halstead la troque parfois contre un piano l’instant de deux petits bijoux Palindrome Hunches (qui donne son nom à l’album) et surtout Hey Daydreamer, petit joyau de trois minutes trente où notre souhait le plus cher serait que le vœu de l’originaire de Reading de trouver l’amour soit exaucé.

Ce disque à la pochette énigmatique ne marquera malheureusement pas l’histoire de la musique mais mérite sacrément que l’on s’y intéresse. L’hiver approchant, il pourrait même constituer une parfaite bande son pour se réchauffer auprès d’un joli feu de cheminée. Neil Halstead prouve ainsi avec son dernier qu’une fois encore les choses les plus simples sont souvent les plus belles.