Chronique Album
Date de sortie : 11.04.2005
Label : Island Records
Rédigé par
David, le 8 avril 2005
Dans la foulée de la sortie de leur dernier single en date (My Drug), les quatre anglais de Cherryfalls (actuellement en tournée britannique dont quelques dates en première partie de Feeder) reviennent cette fois avec leur premier album Winter, Winter qui devrait fort logiquement attirer quelques amateurs de pop-rock plutôt calme et classique.
In Your Arms Again, déjà sorti en single il y a quelques temps et premier titre de cet album, peut à lui seul résumer sommairement le «style» Cherryfalls pour tous ceux qui ne connaissent pas ce groupe: mélodie déjà entendue, originalité un peu absente mais refrain à «hochement de tête» indéniable et impression finale forcément sympathique pour qui aime le rock «gentil», accessible à tous, sans prise de tête.
Même constat avec Standing Watching (également déjà sortie en single!) ou Leave It Alone qui s’avèrent sans aucune surprise mais qui passent relativement bien la barre dans un style qui peut rappeler le U2 des débuts (le coté épique malheureusement en moins).
Mais, à l’écoute de cet album, le problème majeur de Cherryfalls réside dans leur absence totale de prises de risques et de la sensation récurrente de «roue libre» qui se dégage de la quasi-totalité des ballades (donc presque les trois-quarts!) de ce Winter, Winter.
En effet, si à l’instar de l’excellente My Drug, quelques autres ballades arrivent quand même à se distinguer par une implication légèrement plus appuyée (la lente montée en puissance d’El Pussy ou le morceau caché acoustique aux accords «Gallagherien» pour la fraîcheur qu’il amène), on ne peut pas en dire autant des enchaînements Buy Yourself A Dream / Do It Yourself et Stars Fill The Skies / Mirror Smile: pourtant loin d’être désagréables, ces chansons sont toutes beaucoup trop similaires les unes des autres pour déclencher les émotions que l’on aimerait ressentir à leurs écoutes. Franchement dommage car chacune d’entre elles possède des qualités mélodiques indéniables…
Quelques titres, plus matures et (un peu) plus sombres, arrivent néanmoins à élever le niveau des débats et mettre en valeur la voix profonde et puissante (un peu à la Daniel Johns) du chanteur Joe Mc Adam.
Ainsi, Bound To Lose avec son petit pont à la guitare et son refrain génial, nous apporte enfin la sincérité et la chaleur entraînante qu’on attendait alors que la très courte The Prize démontre avec brio qu’un peu plus d’électricité dans l’air de Cherryfalls leur fait beaucoup de bien et leur permet de se «lâcher» pour proposer alors un son nerveux très intéressant.
Bilan mitigé pour ce Winter, Winter qui restera quand même un bon premier album malgré cette désagréable sensation de manque d’âme qui se dégage trop souvent de la musique des Cherryfalls.
Leur évolution musicale est à suivre attentivement du fait des lueurs d’espoir entr’aperçues et il ne leur reste plus qu’à laisser un peu de coté les ballades trop typées Coldplay/Athlete pour arriver à construire une véritable identité sonore Cherryfalls qui pourrait alors passionner pleinement l’amateur de rock britannique…