Hebronix

Une annonce inattendue venait surprendre les internautes il y a maintenant quelques semaines : après un premier album ovationné, les petits prodiges de Yuck disaient entrer en studio pour enregistrer, spécifiant par la même occasion le départ de leur frontman et compositeur attitré, Daniel Blumberg. Alors que l’on connaissait les pérégrinations solo de ce dernier en tant que Oupa depuis un bon moment maintenant, c’est sans perdre de temps et sous un nouveau nom, Hebronix, qu’il a aujourd’hui décidé de composer un premier mini-album sobrement intitulé Unreal.

Sans mettre de côté son goût pour le rock des années 90 développé avec Yuck (les guitares tout en écho parsèment cet album) ou pour le minimalisme ambiant qu’il avait testé avec Oupa, Blumberg dessine aujourd’hui une synthèse parfaite de ses influences et envies du moment. Étoffant le son de son projet solo par quelques guitares, cordes et flûtes, Unreal propose un slowcore qui devrait plaire aux fans de Low.

Osant dès l’entame un morceau frôlant les dix minutes, le jeune Anglais explore toujours plus ; si le rendu est différent, son approche s’apparente à celle, ces dernières années, que pourrait avoir un Sufjan Stevens, mêlant les styles : de la pop mélodique, des cordes lyriques, des flûtes sautillantes ou encore quelques touches électroniques ; les idées, distribuées avec beaucoup de parcimonie, s’harmonisent naturellement autour de la voix si douce de Daniel Blumberg.
Le temps est ici à la contemplation et les rêveries du promeneur solitaire nous amènent vers des formats relativement longs à plusieurs reprises, permettant ainsi de voyager à travers diverses ambiances au sein d’un même titre, comme c’est le cas avec Garden et son final époustouflant où le clavier côtoie les guitares et les cordes. Misant sur l’émotion plus que sur l’énergie comme il avait pu le faire avec Yuck, il réussit à conquérir l’auditeur et ce même s’il use parfois d’éléments de prime abord taxés d’ennuyeux.

Une fois encore, Daniel Blumberg dessine les contours d'une nouvelle aventure et, comme à son habitude, celle-ci s’avère concluante. Plus inspiré que ne pouvait l’être Oupa, Hebronix enchante par les douceurs mélodiques qu’il parcourt. Plus que de simples ballades pop à guitare, les six titres d’Unreal se révèlent une petite mine où chaque sonorité se démultiplie afin de rendre toute la grâce et la douceur furtives au rythme reposant d’une respiration apaisée.