CYMBALS

Alors que Noël est à peine passé et que chacun se remet doucement de tous les excès commis en ces périodes de fêtes, une ultime surprise semble pointer son nez en ce début d'année. Trois ans après la sortie de leur premier album, les Londoniens de CYMBALS resurgissent sans prévenir en nous offrant ce qui pourrait bien se révéler être l'un des premiers albums marquants de 2014.
Le groupe en lui-même n'a pour l'instant pas fait grand bruit sur la scène internationale, et pour cause, celui-ci affiche des prétentions assez simples quant à sa vision de jouer de la musique : « You get together, have a drink, write songs and make other people listen to music you like ». Et c'est bien connu, c'est lorsque la pression que l'on s'impose est faible que l'on réussit le mieux.

Le single Like An Animal, fier de ses neuf minutes, avait déjà séduit l'auditeur avisé lors de sa sortie à la mi-2012. En effet comment résister aux alternances tantôt aériennes, semi-chantées, semi-parlées, tantôt instrumentales martelées par une batterie magnifiée par un riff à vous faire perdre la tête. Une dope que l'on se hâte de jouer en boucle et dont il sera difficile de se passer trop longtemps.
L'influence électro, lorgnant sur le disco, est également bien présente, les synthés emmenant parfois vers une ambiance plus froide et plus sombre comme sur le titre d'ouverture Winter '98, où l'on retrouve au passage quelques paroles en français. On murmure çà et là que nous sommes face aux petits frères de Foals, et cela n'est en effet pas étonnant, car le mix final de l'album a été effectué par Daniel Rejmer qui s'était également occupé des albums desdits anglais ou encore de Everything Everything. Cette influence est d'ailleurs particulièrement présente sur des titres aux tendances très électronique comme The Natural World ou Empty Space.
You Are et This City évoquent quant à eux ce qu'ont produit dernièrement les belges de Girls In Hawaii de par des rythmes légers et enchanteurs.

La part belle est également laissée aux passages instrumentaux comme sur les deux morceaux de clôture The End et Call Me. Jack Cleverly au chant et à la guitare déclarait : « Je me sens souvent paralysé par le sentiment que tout est trop compliqué […]. J'ai réalisé que cette pensée se retrouve dans ces chansons ». En évitant la surcharge dans les différentes couches instrumentales, nous assistons en effet à un résultat souvent épuré qui ne laisse transparaître que l'essentiel, et c'est tant mieux.

Et comme si tout cela ne suffisait pas, on notera que ce deuxième opus marque d'emblée un très bon point de par sa durée même. Rares sont actuellement les groupes capables de fournir de albums de cinquante-quatre minutes avec si peu de temps morts et où chaque titre présente de nombreuses qualités.
Là où une grande partie de la scène actuelle qui veut inclure des synthés sur ses compositions se cantonne à se réduire aux mêmes rythmes fades ou putassiers, CYMBALS nous donnent ici une claque monumentale en jouant sur une large palette de styles ne procurant qu'une seule envie une fois l'album terminé : appuyer sur le bouton repeat.