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CYMBALS

Paris, Cigale - 16 octobre 2014

Live-report par Jean Duffour

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Une fois n’est pas coutume, c’est par le meilleur que l’on a commencé. En ouverture de la deuxième soirée du MaMA festival, les CYMBALS ont dompté la scène de la Cigale pour leur première salle parisienne. Sans faire de bruit, devant une fosse pas encore tout à fait pleine, les quatre anglais ont livré une prestation aussi surprenante qu’énergique.

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D’emblée ces quatre garçons apparaissent sympathiques. Le chanteur qui s’essaye au français par moments se pose en véritable moteur du quatuor tout heureux de la qualité du son et des lumières. Sans rentrer dans l’éternel cliché, propre à de multiples groupes, selon lequel leurs chansons rendent beaucoup mieux en live qu’en studio, cela n’en demeure pas moins indéniable ce soir, à la vue notamment du chanteur et guitariste, tout simplement intenable. En guise de commencement, les Cymbals inversent une nouvelle fois la tendance puisque le set débute avec The End. Une chanson envoutante en forme d’épilogue, longue de sept minutes et qui gagne en intensité au fil des minutes. Mystique et pourtant entraînante, le ton est donné d’entrée, la surprise est au rendez-vous.
Déchaîné sur sa guitare bourrée de reverb, le leader arrive à donner une importance assez étonnante à l’instrument pour un groupe plutôt porté sur les synthétiseurs : on en compte parfois deux lorsque le bassiste laisse son instrument de prédilection de côté, sans parler du pad qu’utilise régulièrement batteur, conférant toute l’énergie électronique dont ce groupe est fait. Et chaque morceau est donc survolté par le jeu atypique du chanteur/guitariste à travers lequel chaque corde est poussée dans ses retranchements, qu’il entrecoupe de chœurs aigus.

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En point d’orgue, The Natural World, single dont les claviers aériens répondant à d’autres plus stridents, sont sortis tout droit d’un album de New Order ou de Depeche Mode, le tout agrémenté d’une basse grésillante. À mesure que le concert déroule, au rythme effréné du batteur et des synthés explosifs, le chanteur s’égosille autant dans son micro qu’il martyrise sa guitare à l’image de Winter 98, lorsque l’intensité de la chanson le lui permet. Car CYMBALS c’est aussi de l’électro douce, comme sur Like An Animal qui clôturera le concert sur une mélodie plus apaisée, mais une guitare désaccordée et le sentiment du devoir accompli : celui d’avoir surpris ce public en quête de découvert.
Capable d’enflammer les quelques spectateurs réunis par de longs instrumentaux, menés à coup de riffs vifs et guillerets comme sur No Bad Decisions, et complétés par des chœurs façon Vampire Weekend, CYMBALS sera définitivement le groupe à retenir de cette soirée.

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Les londoniens sont suivis des franco-belges d'Applause, plus expérimentés et moins déjantés mais qui n’en répondent pas moins aux attentes du public en livrant un set truffé de nouvelles chansons, à la hauteur de leur style particulièrement éclectique, la voix Soul de leur chanteur se mêlant aux synthétiseurs électroniques.
C’est à l’aide de cette voix si particulière que les Applause mêlent également quelques ballades particulièrement saisissantes, qui ne sont pas sans rappeler les mélancolies de Thom Yorke sur les premiers albums de Radiohead. Le tout donnant un set parfaitement maîtrisé, tant d’un point de vue musical que du point de vue des lumières qui transmettent véritablement l’émotion et l’ambiance que le groupe cherche à transmettre.

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En prélude du set de LV, les excellents DJ accompagnés pour l’occasion de Joshua Idehen, les Bretons de Stand High Patrol livreront quand à eux un set électro-dubstep qui aura le mérite de réveiller la foule.

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En somme, pour ce deuxième jour de festivités, la Cigale a accueilli une soirée des plus plaisantes, riche en découverte, ce qui est l’objectif premier –et rempli– du MaMA festival qui, pour sa cinquième édition, mériterait toutefois d’être encore plus connu. Un événement encore trop confidentiel par rapport à la taille de ce projet aussi ambitieux que réussi.
setlist
    The End
    No Bad Decisions
    You Are
    Winter 98
    The Natural World
    Erosion (NO)
    Like An Animal
photos du concert
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