Ed Harcourt

Un an après la sortie de Back Into The Woods, son sixième album intime et introspectif qui honorait des titres piano-voix, Ed Harcourt revient avec un mini-album plus orchestré et aux ambiances plus diversifiées.

Ses comptines au piano gagnent ici en dramaturgie et en intensité et révèlent un côté cinématographique du chanteur que l'on n'avait jusqu'à présent pas (ou peu) décelé.
Toujours maître dans l'art de façonner de lumineuses et romantiques pop-songs sur un piano (Love Is A Minor Key et ses discrètes touches électroniques), l'Anglais n'hésite cependant pas à dynamiser ici ses morceaux en empilant les couches d'arrangements, tour à tour discrets ou beaucoup plus expressifs.

Il n'y a qu'à écouter l'orgue maléfique du très burtonien et réussi Come Into My Dreamland, l'ambiance qui se déroule doucement pour atteindre des sommets sur l'hymne épique The Saddest Of Orchestra, les synthétiseurs, distorsions et batteries urbaines de l'énergique, fantaisiste mais bancal We All Went Down With The Ship ou encore la belle et puissante montée électrique et envoutante de Parliament Of Rooks pour s'apercevoir qu'Ed Harcourt est bien plus qu'un chanteur et qu'il semble affectionner de plus en plus la production à proprement parler.

Parfois proche d'Elbow (écoutez la ballade In My Time Of Dust), le songwriter oscille entre moments de grâce épurée et riches orchestrations énergiques et dévoile un univers aguichant, fait de tension et d'accalmie et où le dark côtoie l'élégance sans discontinuer.