Chronique Album
Date de sortie : 10.02.2014
Label : Wichita Recordings
Rédigé par
Emeline, le 9 février 2014
A Londres, le shoegaze a encore de beau jour devant lui ! S’inspirant tout droit des mastodontes du genre – My Bloody Valentine et Ride en ligne de mire -, Cheatahs délivre une musique aussi bruyante et céleste que son nom fait doucement sourire...
Après deux premiers EP's sous le coude, le groupe, composé de Nathan Hewitt (chant, guitare), James Wignall (guitare, chant), Dean Reid (basse, chant) et Marc Raue (batterie), sort un premier disque éponyme qui dépoussière l’indie-rock anglais avec son lot de guitares saturées, bercées dans une électricité effervescente d’un bout à l’autre des douze titres dévoilés ici.
Fougueux et tempétueux sans jamais être violent, noisy mais s’inscrivant toujours dans une recherche mélodique, électrique et pop, Cheatahs emmènent leur public dans un espace-temps confiné à la frontière du rêve et de la réalité, beaucoup des morceaux s’installant dans une ambiance bruitiste dans laquelle on ne distingue rien de précis mais où tout vit intensément.
S’inspirant beaucoup de l’univers de My Bloody Valentine (Geographic, Cut the Grass), le groupe fait souvent dans l’abrasif et est parfois proche d’un Blood Red Shoes (Cut the Grass). Les effets sonores sont légion (le flottement séduisant de Mission Creep, la guitare fuzz de Fall), les voix sont souvent réverbérées et lointaines (IV) et la batterie ne fait jamais dans la demi-mesure (Leave to Remain).
Si le groupe parvient parfois à donner à sa musique un appréciable côté FM (The Swan, Kenworth), palpable dès la première écoute, la plupart du temps il faut une immersion lente et progressive dans leurs compositions pour saisir toute leur cérébralité, leurs intensité.
Un bon disque en somme qui place résolument Cheatahs comme un groupe à suivre. Ne reste plus qu'à espérer que sa prochaine livraison se détachera un peu plus de ses influences, encore un peu trop marquées.