La Gonzaï Night du 23 Septembre à la Maroquinerie offrait un plateau on ne peut plus alléchant avec les allemands de Camera, les français de Vox Low et les anglais de Fujiya & Miyagi.

Les Berlinois de
Camera ouvrent le bal et c'est peu de dire qu'ils l'ouvrent de la meilleure des manières possibles. Ce groupe qui a débuté dans les rues et le métro de Berlin en jouant au chat et à la souris avec la police a déjà trois albums à son actif. Ils développent une musique au croisement de la noise, d'un psychédélisme à la Pink Floyd et encore davantage d'un morceau furieux de Kraftwerk à leurs tous débuts,
Heavy Metal Kids. Sur scène, un claviériste, un guitariste et un batteur qui font du bruit comme s'ils étaient vingt. On entre d'emblée dans leur univers plein de sons distordus, de batterie furieuse et de sons de clavier planants et hypnotisants. Le groupe délivre un set extrêmement court mais d'une telle intensité et d'une telle beauté que l'on succombe immédiatement au charme. Une vraie découverte et une formation que l'on ne peut que conseiller au plus grand nombre d'écouter.

Les Français de
Vox Low suivent et ne font pas baisser d'intérêt cette soirée. Leur son se situe à mi-chemin du rock et de l'électro. Des nappes de synthé sur lesquelles viennent se briser des murs de guitare. Assez captivant et prenant. Pour ses deux derniers morceaux, le groupe change d'univers musical et se rapproche du son de Joy Division, particulièrement au niveau des voix. Ce style leur sied tout autant que celui électro-rock. Un groupe à suivre, donc.
Têtes d'affiche du soir,
Fujiya & Miyagi offrent un concert excitant et exaltant. Un show d'une heure qui frise la perfection. Les Anglais ouvrent leur set avec
Serotonin Rushes, extrait de leur EP sorti en mai dernier, et qui met d'entrée la salle dans une ambiance joyeuse et festive. Si sur disque, le groupe sonne entre électro et krautrock, en live, ils proposent un rendu bien plus rock. La guitare de David Best est mise en avant et l'on découvre quel excellent musicien il est. Tout au long du concert, ce ne seront que riffs assassins, effets de guitares et expérimentations diverses pour un résultat extrêmement jouissif. Le mélange entre les claviers de Steve Lewis qui invitent à la danse et le son rock abrasif de la guitare de David Best offre un mélange explosif du meilleur effet.

Le groupe offre ce soir un véritable Best of ne délaissant que l'album
Ventriloquizzing.
Ankle Injuries fait évidemment danser la salle du premier au dernier rang.
Knickerbocker, déjà excellent sur disque, prend une toute autre dimension sur scène agrémenté qu'il est de parties de guitares assassines. Les autres titres sont tous aussi réussis, que ce soit ceux datant des débuts du groupe (
Ankle Injuries, Collarbone ou
In One Ear And Out The Other, tirés du second album du groupe,
Transparent Things) ou les plus récents (
Outstripping ou
Extented Dance Mix, extraits de leur dernier EP).
Ankle Injuries reçoit d'ailleurs une ovation méritée de la part du public.
Le groupe se retire sous les acclamations méritées d'une audience conquise et revient pour un rappel de deux chansons incendiaire :
Flaws, extrait de
Artificial Sweeteners, est une petite bombe dansante, et
Electro Karaoke, près de quinze ans après sa sortie, n'a pas pris une ride. Le groupe en délivre ce soir une version particulièrement rock toutes guitares en avant.
Un concert absolument réussi de bout en bout et une soirée qu'il ne fallait surtout pas manquer. Une affiche où les trois groupes délivrent des sets aussi bons que ce soir là, cela n'est malheureusement plus monnaie courante. Un grand merci à Gonzaï.