Young British Artists

Catégorie « groupe dont le nom porte à confusion », je demande les Young British Artists. En effet, si on effectue quelques recherches dans un passé pas si lointain (environ quinze à vingt-cinq ans), on trouvera que ceux qui étaient appelés à l’époque les Young British Artists, étaient les représentants d’un mouvement aux techniques novatrices que l’on regroupait alors sous le patronyme de Britart. De là à dire que la branche musicale associée du Britpop en dérive directement, il n’y a qu’un pas.

Néanmoins, bien que grands admirateurs des Damon Albarn et autres égéries musicales des années 90, les Young British Artists (ceux de 2014) proposent une musique qui en est radicalement opposée. A la limite entre le rock indé, le shoegaze et le post-punk, on sent également dans le chanté/parlé récurrent un acoquinement avec d’autres amateurs de musique sans fioritures, les bien nommés Art Brut.
Expliquant également avoir été influencés par les américains de Sonic Youth ou At The Drive-In, et après des concerts récents en compagnie de TOY, The XX ou Dutch Uncles, le constat est clair autant sur le papier que sur la platine : les mancuniens ratissent large dans leur musique.

A grands renforts de saturations en tous genres, leur premier album A Change By Any Other Name va droit au but. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’ils cherchent à ce que leurs enregistrements sonnent comme un live (les leurs étant d’ailleurs réputés comme emprunts d’une énergie débordante). Et si la déferlante de son qui s’abat sur nos enceintes est effectivement identique à celle déployée lors de leurs concerts, alors on pourra effectivement dire qu’il n’y a pas eu arnaque sur la marchandise.
Malheureusement, même si chaque titre pris individuellement présente un intérêt certain - Lived In Skin, par exemple, est un véritable shoot d’adrénaline - l’album dans sa globalité traine sur la longueur et pèche par son manque d’originalité. La faute (qui n’en est pas vraiment une car certainement voulue et assurément assumée) à de trop longs passages instrumentaux (comme sur Everything In front Of You ou Blood Brother) qui diluent l’attention de l’auditeur.

Néanmoins, tout est bien entendu question de goûts, et il est plus que certain que plus d’un trouveront la musique qu’ils recherchent au sein de celle de nos jeunes artistes britanniques.