logo SOV

Nick Mulvey

Paris, Eglise Saint-Eustache - 1er octobre 2025

Live-report par Pierre-Arnaud Jonard

Bookmark and Share
Nick Mulvey revenait récemment à Paris seulement un an après son dernier show dans la capitale, quelques mois après la sortie de Dark Harvest Pt. 1, et quelques semaines avant celle de son successeur.

Un concert dans une église a toujours une saveur particulière. On se doute que le style musical de l'anglais va se marier pour le meilleur avec ce lieu magique qu'est l'église Saint-Eustache. Nick Mulvey arrive seul sur scène en-dessous du splendide et immense orgue de l'église, puis prend sa guitare acoustique pour nous offrir un titre de son dernier album : River To The Real. Le son est d'une pureté incroyable et le public écoute religieusement, ce qui fait un bien fou en comparaison des salles de concerts où les gens se pensent désormais davantage dans un bar et n'ont plus aucun respect pour les artistes (et les autres spectateurs du même coup).


Radical Tenderness, autre titre du dernier album, est dans la lignée de ce que l'on connait de l'artiste : une folk lumineuse et solaire alors que My Maker se situe quant à lui dans un registre plus calme et feutré. Cucurucu nous ramène plus de dix ans en arrière à l'époque du premier album de l'anglais, First Mind. C'est le morceau qui l'a fait connaître au monde entier et le public, ne l'a pas oublié, connait (et reprend) les paroles par cœur.

Nick Mulvey fait de longues apartés souvent fort drôles entre les morceaux. Apartés qui montrent à quel point il se sent heureux de jouer dans ce lieu, il faut dire, comme il le confiera d'ailleurs au cours de la soirée, que sa mère y a joué dans les années 80 dans un concert de musique baroque. Pour Mountain To Move, morceau du second album de l'artiste, Wake Up Now, il s'installe derrière son piano et nous offre une version où l'émotion se révèle à fleur de peau. Ce sera encore le cas pour Nothing Lasts Forever, le titre qui conclut brillamment Dark Harvest Pt. 1 et dont la version du soir nous prend aux tripes.

Imogen est encore un très beau titre de Nick Mulvey, joué à la guitare électrique mais utilisée comme une acoustique pour que le son reste dans la tonalité apaisée du lieu. Le britannique conclut son concert par Supernatural Healing un morceau de son disque à paraître fin octobre, Dark Harvest Pt. 2, un titre purement « Mulveyen », mélange de folk et de world avec une rythmique presque reggae.


L'anglais part alors avant de revenir pour nous offrir sans doute ce qui est son titre le plus connu : Fever To The Form. On ressent une telle émotion et une telle humanité dans ce morceau que l'on aimerait que le temps reste suspendu et que l'on ne sorte jamais de cette église.

Un concert émouvant et profondément humain, comme toujours avec Nick Mulvey. Un artiste dont le monde actuel si déchiré a plus que jamais besoin.