The Lucid Dream

The Lucid Dream met son rêve au singulier, et pourtant, il nous en offre toute une collection. Ce second album, étonnamment éponyme, explore tout le spectre du rêve, de l'érotique au cauchemar. Le groupe, à mi-chemin entre rêve et conscient, est originaire de Carlisle, une ville frontalière entre l'Angleterre et l'Ecosse.

Ce disque est ouvert par une Mona Lisa en cuir qui a émigré aux States pour faire parti du Black Rebel Motorcycle Club ou planer dans les trips psychédéliques des Warlocks. Il y a des guitares bien saturée, une grosse basse bien ronde et une batterie qui donne le tempo empêchant le rêveur de sombrer dans un sommeil plus profond dont il ne pourrait plus sortir.

La narration est omniprésente dans ces chansons, véritables tableaux ou nouvelles qui plantent un décor et des protagonistes. Mais comme un rêve qui vous marque sans que vous soyez capable de vraiment vous rappeler l'enchaînement d'événements dans lequel vous a entrainé votre cerveau, les titres sont aussi mystérieux que les paroles noyées derrière le mur du son.

Ça et là, le groupe laisse des repères pour éviter de perdre son auditoire, tel Unchained Dub, dub noisy très réussi échappé dans ce disque psychédélique. Dans un autre registre tout aussi étonnant et convaincant, le slow You And I rappelle à quel point les guitares saturées peuvent être sexy. Si vous en doutez, retournez voir Lost In Translation porté par la musique de My Bloody Valentine ou The Jesus and Mary Chain.

A défaut d'inventer un son, The Lucid Dream s'est concentré sur son songwriting, et signe ici un album qui est non seulement très varié dans un style trop souvent monotone, mais surtout très réussi !