The Lucid Dream

Une ouverture de dix minutes, c'est bien le temps nécessaire pour une bonne coalescence de tous les éléments rythmiques issus des pistes de danse de ces quarante dernières années.

Depuis leur précédent album en 2018, The Lucid Dream délaissent les guitares psychédéliques pour des boîtes à rythmes vintage (les Roland 303/808). La grosse basse post-punk reste omniprésente et avec une voix acid house, les longues envolées de The Deep End donnent envie de danser. Les ambiances éthérées et la capacité à captiver sans brusquer restent la marque de fabrique du groupe, qui dans cette configuration de plus en plus électronique me rappelle avec délice le GusGus des années 90s.

Le mur du son de leur période guitare me plaisait bien, mais il faut bien reconnaître que cette nouvelle mouture est plus accessible et plus appropriée au partage. A un niveau sonore raisonnable on peut discuter par-dessus la musique, et quand les beats font leur effet, on peut monter le son et se diriger vers le dancefloor.


L'ambiance n'est pas pour autant à la fête. Sur CHI-03 une guitare saturée vient donner une toute autre tonalité aux lignes de basse et à la boîte à rythmes, plus brute, sombre et décadente pour plonger dans un cauchemar à la Prodigy. Ces ambiances lugubres vous réveilleront en sueur de vos rêves lucides, d'avoir trop dansé ou tout simplement d'être rongé par l'angoisse. Notez que pour certains, le dancefloor peut vite être source d'angoisse !

Après un Sunrise particulièrement intense, probablement pour les vampires, le morceau de clôture n'a rien à voir avec le reste du disque. High And Wild est porté par des guitares acoustiques et un chant à la Sigur Rós. Passé The Deep End, l'auditeur émerge dans un autre univers. La question est de savoir si c'est un réveil ou un sommeil plus profond, voire si c'est dans l'au-delà que l'auditeur a été propulsé.