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Oh Wonder - OW
Chronique Album
Date de sortie : 04.09.2015
Label : Caroline International
4
Rédigé par Cassandre Gouillaud, le 27 août 2015
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Anthony et Josephine avaient pour objectif initial de composer et poster une chanson par mois sur SoundCloud - un simple exercice de style à l'époque. Onze mois plus tard, le compte des artistes répondant maintenant au nom d'Oh Wonder totalise plus de 17 millions de lectures. Alors qu'ils s'apprêtent pour la première fois à soutenir leur projet en live lors d'un tour européen, les deux londoniens révèlent un premier album issu en partie des sessions qui ont fait leur renommée sur la toile.

Dans la lignée des ouvreurs des années 2010, tels The XX et James Blake, Oh Wonder s'inscrit dans une logique minimaliste exprimée jusque dans la singularité d'un artwork qui en dit peu, dans une époque où une pochette d'album est un critère de choix musical normalisé au sein d'une offre numérique qui ne connaît plus de bornes. Le groupe manifeste une volonté de ne pas être jugés trop rapidement, et pas pour autre chose que ce qu'ils sont - des artistes. D'où une nette mise en avant de ce qui mérite de l'être, une musique électronique délicate et planante, lorgnant du côté de la pop comme du R'n'B.

OW est, en de nombreux aspects, l'un de ces albums que l'on qualifie d'envoûtants. Ceux qui nous tiennent en haleine et révèlent leurs trésors cachés à chaque écoute. A commencer peut-être par ce chant en chœur, traduction auditive d'une symbiose quasi-parfaite entre les deux membres qui collaborent étroitement sur la composition de chaque morceau. Discrète, parfois difficilement audible, la voix d'Anthony se superpose à cette de Josephine et lui apporte un relief inéluctable, source d'harmonies fastueuses. Car c'est de détails comme celui-ci qu'est faite la richesse d'Oh Wonder, comme en témoignera la brève mais puissante irruption des synthés dans The Rain qui insuffle une puissance toute renouvelée à un morceau qui n'aurait pas tant accroché notre oreille sans.

Coexistent avec le chant des compositions instrumentales plutôt basiques et des samples toujours épurés, dans la logique du minimalisme ambiant. Oh Wonder aiment tantôt nous rappeler à nos sentiments les plus purs, faisant d'un piano l'habit le plus seyant d'une ballade comme All We Do, tantôt faire appel à leur qualité de multi-instrumentalistes qui participe à la création de ces harmonies tant estimées. Parce qu'il ne faudrait pas sous-estimer le pouvoir de la simplicité, une fois les pièces du puzzle assemblées. Le groupe orchestre bel et bien une construction musicale riche de nuances, s'en remettant à la fois aux éternels synthés ainsi qu'à des gammes de percussions et, bien sûr, de cordes. Drive comme Landslide sont par ailleurs de beaux produits de la rencontre de ces éléments, contrastant avec des ballades qui ne nécessitent qu'un accompagnement plus discret.

Ce premier effort traite en majeure partie d'amour, de passions renouvelées comme de relations contrariées. Pour l'instant celle que nous entretenons avec Oh Wonder s'annonce sous les meilleurs auspices - à condition, peut-être, que le live tienne ses promesses. Réponse dans un futur proche.
tracklisting
    01. Livewire
  • 02. Body Gold
  • 03. Technicolour Beat
  • 04. Drive
  • 05. Lose It
  • 06. Landslide
  • 07. White Blood
  • 08. Without You
  • 09. The Rain
  • 10. Dazzle
  • 11. All We Do
  • 12. Midnight Moon
  • 13. Shark
  • 14. Heart Hope
  • 15. Plans
titres conseillés
    White Blood, The Rain, All We Do
notes des lecteurs
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