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Oh Wonder

Paris, Café de la Danse - 3 novembre 2015

Live-report par Cassandre Gouillaud

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A peine plus d'un mois après un passage au Pop-Up du Label, Oh Wonder sont de retour dans la capitale pour le lancement de leur tournée européenne au Café de la Danse. Concert qui affiche déjà complet, petite réussite non négligeable pour un groupe dont le premier album n'est sorti qu'à la toute fin de l'été. C'est dire l'anticipation autour du duo londonien qui, comme rappelé, un peu abasourdi, n'existe que depuis un an et a déjà parcouru tant de chemin.

Cette soirée est d'abord l'occasion de découvrir une autre artiste londonienne, dont la similitude de l'histoire avec celle d'Oh Wonder peut faire sourire. Rukhsana Merrise s'est lancée, en septembre 2014, dans un exercice similaire à celui qu'ils ont pu entreprendre, composant et diffusant une chanson par semaine sur SoundCloud - le résultat ayant finalement donné naissance à un EP sobrement intitulé September Songs. Plus d'un an après sa sortie, elle nous confie ce soir se produire pour la première fois dans l'hexagone. Une première fois d'ailleurs incontestablement réussie, tant la voix puissante, tantôt éraillée, de la jeune femme aux accents folk fascine et envoûte. Son set, incluant une belle reprise de Can't Feel My Face de The Weeknd, n'aura pas dépassé les vingt minutes, à notre grand regret, mais les échos de cette pétillante artiste perdureront dans l'esprit d'un public tout bonnement conquis.

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Elle laisse ensuite place à ce duo que tous attendaient, et qui se voit accueilli par des acclamations tonitruantes, comme l'on en aura vu peu souvent chez des groupes de cet acabit. C'est dans une atmosphère légèrement feutrée, tout juste éclairée de froides lumières, qu'Anthony et Josephine font irruption sur scène, esquissant les premiers accords d'un Livewire que l'on ne présente plus. Nous voilà aux portes d'une dimension toute nouvelle, faite d'une délicatesse subtilement orchestrée par ces deux artistes dont les voix ne semblent plus faire qu'une, accompagnés pour l'occasion d'un bassiste et d'un batteur. Entre récits d'anecdotes du quotidien et accords touchants, Oh Wonder diffusent une certaine magie planante ce soir-là, culminant lors d'un Midnight Moon épuré, repris à la guitare acoustique.

Bien sûr, la route sera longue. Il manque encore comme une étincelle à ce groupe pour faire frissonner nos échines devant des harmonies bouleversantes. Les notes nous effleurent juste lorsque l'on voudrait qu'elles nous bousculent, Oh Wonder nous touchent sans nous faire trembler. Le live demande encore à être travaillé pour atteindre les profondeurs que l'on a pu ressentir, un peu tardivement, sur Heart Hope et Technicolor Beat.

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Mais les espoirs sont là, et le public qui s'est déplacé au Café de la Danse en a bien conscience. Tellement qu'après plusieurs minutes d'applaudissements, la salle s'assombrit à nouveau, et le groupe improvise un rappel sur The Rain.

« C'est ridicule, c'est notre tout premier rappel » rit Josephine - et sûrement le premier d'une très longue série.