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Oh Wonder

Ultralife

Oh Wonder - Ultralife
Chronique Album
Date de sortie : 16.06.2017
Label : Island Records
25
Rédigé par Louise Beliaeff, le 22 juillet 2017
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Ce n'est pas leur premier album mais c'est tout comme. Oh Wonder viennent de sortir Ultralife sous le label Islands Record, deux ans après l'ovni qui porte leur nom. Ce n'est plus une compilation de morceaux composés chaque mois selon leurs règles du jeu, une oeuvre singulière faite maison sur un air de défi, le résultat d'un pari fou. Cette fois-ci, Josephine Vander Gucht et Anthony West ont pensé Ultralife comme un tout, un objet défini par une idée directrice où chaque titre trouve sa place et donne une clé pour comprendre l'ensemble.

Les deux Londoniens se sont laissés inspirer par l'environnement dans lequel ils ont écrit l'album : un Airbnb en plein coeur de Brooklyn, à New York. Oh Wonder y ont fait une pause de quelques semaines pendant leur tournée mondiale couronnant la sortie de leur premier album. Ils ont raconté la genèse du second à DIY Magazine. Ils se sont assis sur un canapé, dans ce fameux Airbnb, et se sont laissés submerger par ce que la rue leur proposait : des bruits de klaxons, des sirènes d'ambulance, des cris, des bruits de passants pressés...

L'album démarre en Solo, et finit en communion. Le début est une balade délicate qui donne à deviner le bruit de la rue. Être seul dans un appartement et entendre la vie autour. Les deux voix chantées en octave s'ajustent ici parfaitement. S'il n'est pas rare de rencontrer des duos qui suivent ce procédé, exceptionnels sont ceux dont le résultat est si abouti. Le timbre de Josephine et celui d'Anthony finissent par ne former qu'une voix portée par les aigus de celle-ci et soutenue très légèrement par les graves du second. Après Solo, les onze titres se déclinent jusqu'à Waste (« What a waste to be so alone »), une ode à l'amitié, l'ouverture aux autres. La boucle est bouclée.

Oh Wonder s'éloignent de leur veine initiale, l'électro épurée, simple, caressante qui évoque les émois amoureux. Le duo photogénique a repoussé les frontières de sa musique pour s'aventurer du côté de la pop folk (Ultralife), du hip-hop (Lifetimes, Overgrown) ou de la pop soul (Heart String). Mais finalement, on les préfère sur les titres plus calmes et peut-être moins complexes (Bigger Than Love, My Friends, Slip Away). Sur ces notes douces de synthé, leur voix se posent plus délicatement, leur magie opère. Mention spéciale pour Slip Away, un morceau aérien soutenu par une rythmique sautillante. La caisse claire est construite sur un très long crescendo jusqu'au bout des 3 minutes et 41 secondes. « Oh my my my, Oh How I Try », martèlent-ils en choeur jusqu'à l'essoufflement.

Les deux artistes offrent un album sensible, explorant les hauts et les bas de l'expérience humaine le long de douze titres très différents les uns des autres. S'il faut saluer le bel ensemble sans plis, sans fausses notes, pensé de A à Z, le tout manque de profondeur, de sensibilité, d'un soupçon de cohérence. Les morceaux sont parfois trop contrastés. À peine une ambiance s'est-elle installée, qu'elle s'évapore pour en laisser une se loger une seconde dans nos oreilles. Les deux morceaux qui encadrent Ultralife (Solo et Waste) sont deux phares, deux points de gravité qui confèrent le minimum d'harmonie à leur oeuvre et qui portent en eux l'émotion que l'on cherche, hélas, sur les autres titres.
tracklisting
    01. Solo
  • 02. Ultralife
  • 03. Lifetimes
  • 04. High On Humans
  • 05. All About You
  • 06. Heavy
  • 07. Bigger Than Love
  • 08. Heart Strings
  • 09. Slip Away
  • 10. Overgrown
  • 11. My Friends
  • 12. Waste
titres conseillés
    Solo, Lifetimes, Slip Away
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