Dave McCabe & The Ramifications

Enfin ! Dave McCabe, qui nous avait quittés en 2009 avec ses Zutons sur un troisième et dernier album inégal, refait parler de lui à travers son tout nouveau projet, Dave McCabe & The Ramifications.
c Chanteur-compositeur de l'ex formation liverpuldienne, le voici de retour à mille lieues du funk rock d'autrefois. Les guitares laissent ici place aux synthés, la batterie est remplacée par des boîtes à rythme, le chant se fait plus pop – tout en ne perdant aucunement de sa superbe.
Time & Place, premier single déroutant tiré de Church Of Miami paru en février dernier, est très certainement le morceau qui s'éloigne le plus de The Zutons. A travers une instrumentation électro à la Prodigy sur laquelle est posée une voix vocodée façon Kraftwerk, Time & Place est le parfait opposé de The Zutons, nous embarquant dès lors sans plus attendre dans ce projet bien barré et assumé de Dave McCabe.

Church Of Miami, second single et titre d'ouverture de ce debut album, délivre lui une pop electro immédiate et décomplexée, rappelant les débuts de The Sunshine Underground aussi bien via les claviers que les percussions, et offrant un refrain plutôt simple mais grandement efficace.



Fake Emotion débute comme du Kavinsky avant de dévier sur une mélodie dansante et un chant qui part joliment dans les aigus comme McCabe nous a si bien habitués à faire par le passé. La house de Trust Me d'inspiration LCD Soundsystem prend ensuite les rênes tout en côtoyant cette pop instantanée qui parsème le disque.

Alors qu'un air de funk vient poindre le bout de son nez en toute fin de Trust Me, Let Me Go revient pleinement à la source The Zutons en proposant une ballade synth pop sur laquelle vient se poser la voix mélancolique de McCabe. Autre plage cyber funk, Too Damn Good arbore quant à elle des allures de pop psyché à travers ses arrangements qui viennent sporadiquement se greffer sur la mélodie principale.
L'ambiance menaçante de Intertwine vient ensuite offrir un contraste étonnant avec la voix légère de McCabe tandis que plus loin, il prend des airs de Dan Auerbach sur la track electro blues entraînante 204. Enfin, le britannique nous emmène sur les deux derniers morceaux dans du space disco sombre, à la fois dansant et réfléchi, puis du glam rock Bowie-like, posé mais aérien, porté par des accords de guitare acoustique et des nappes de clavier atmosphériques.

Ce n'est clairement pas en se séparant en 2009 que les membres de The Zutons ont dit leurs derniers mots. Après la formation de The Serpent Power de Paul Molloy et la parution de leur excellent album psych rock, c'est au tour de Dave McCabe de transformer son essai. Varié, surprenant, inspiré, aucun temps mort ni déchet ne ressort de ce Church Of Miami.