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Superqueens

Cheap Shots

Superqueens - Cheap Shots
Chronique Album
Date de sortie : 30.08.2004
Label : Skinnydog
45
Rédigé par Pierre, le 17 juin 2005
La Grande Bretagne n'a jamais été autant prolifique que ces dernières années. Chaque semaine des flots de disques attérissent dans nos bacs et les passionnés que nous sommes ne savons plus où donner de la tête. Des groupes voient le jour sans cesse et il devient impossible de tout écouter. Dans cette tempête des sorties, nous perdons parfois notre côté explorateur / chercheur de la perle rare et nous laissons porter par le courant. Difficile dans ces conditions de sortir des sentiers battus, difficile de s'éloigner des modes, de s'émanciper du NME, de trouver le groupe original, le groupe qu'on n'attendait pas. Pourtant, il arrive que la perle vienne d'elle même, par hasard. C'est au détour d'une interview que les garçons de I Am Kloot lacheront le nom de Superqueens. Pour être tout à fait honnête, ce nom ne me disait absolument rien, et je n'aurais sûrement pas accordé la moindre attention à ce groupe si les mancuniens ne les avaient pas cités.

L'album est dans mes mains quelques jours plus tard. L'artwork, un paysage urbain triste à pleurer, flou, égayé d'un arc en ciel. Sans grande conviction, je glisse le cd dans mon lecteur et m'apprête à feuilleter le livret, qui s'avère être vierge, à l'exception des remerciements. Il me faudra plusieurs écoutes pour entrer dans l'univers unique des Superqueens, mais une fois absorbé, on n'en ressort pas indemne. Le groupe est en fait un duo pour lequel le répartition des rôles est simple. Bruce Magill sera chargé de la musique. Il bidouille, traffique, sample, transforme, et compose avec les moyens du bord (c'est à dire pas grand chose), pour soutenir la voix monocorde de Michael Conroy. Le résultat est poignant.

Pas de chant sur cet album, seulement cette voix qui parle, si anodine au départ, mais totalement hypnotique à l'arrivée. Malgré cette omniprésence vocale, Bruce Magill n'est pas en reste et ne semble jamais à court d'idées pour marier au mieux sa musique avec les mots de son conteur. Ainsi, il fait sonner les Stooges (Dirt) comme personne sur I'm in the no-show biz ou utilise un extrait sonore du film Mansize Tissues sur Interlude (deva ju). La magie opère pendant les douze pistes que compte l'album et les 6 minutes 29 de State Hotel ne parviennent pas à nous sevrer.

Sorti il y a tout juste un an, Cheap Shots, premier album de Superqueens est donc complètement passé inaperçu mais appelle chacun d'entre nous à un coup d'oeil dans le rétroviseur. Superqueens ne feront certainement jamais de coup d'éclat, et ne seront probablement jamais en couverture d'un quelconque magazine, mais avec des parrains tels que Elbow ou I Am Kloot, on peut prédire une bien belle carrière à cette formation : discrète et exemplaire.
tracklisting
    1. "cut!"
  • 2. gothametropolis
  • 3. business is business
  • 4. I'm in the no-show biz
  • 5. let's not call in the heavy bombers
  • 6. the silent poolstar's lass won't say hello
  • 7. serving suggestion
  • 8. it's a bum deal at the arse end of art
  • 9. security & peace
  • 10. interlude (deva ju)
  • 11. ladies & gentlemen, doctors & nurses
  • 12. state hotel
titres conseillés
    I'm in the no-show biz, let's not call in the heavy bombers
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